Après les médecins spécialistes, c'est au tour des généralistes de prendre position en faveur de l'euthanasie.

Près des trois quarts d'entre eux, soit 74 pour cent, sont d'accord avec l'énoncé voulant que «de nouvelles balises réglementaires et législatives devraient être adoptées afin de permettre le recours à l'euthanasie».

Plus précisément, 46,5 pour cent se sont dits «tout à fait d'accord» et 27,6 pour cent «plutôt d'accord» avec ce recours balisé à l'euthanasie.

C'est ce qui ressort d'une consultation par Internet et par la poste menée par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) auprès de ses membres.

En entrevue, le président de la fédération, le docteur Louis Godin, a souligné que cette donnée est d'autant plus intéressante que ce sont ses membres, les médecins de famille, qui se retrouvent le plus souvent auprès des patients en fin de vie et dans les centres de soins de longue durée.

«Du 74 pour cent de médecins qui se sont prononcés chez nous (en faveur), la grande majorité de ces gens-là, ce sont des gens qui ont une implication importante dans le suivi des maladies chroniques, qui suivent des gens régulièrement en fin de vie, et ce sont des gens qui ont tous aussi, pour la plupart, une implication en soins palliatifs», a relevé le docteur Godin.

Selon lui, ce que disent aussi les membres, c'est que «si on va là-dedans, il faut s'assurer que le cadre est bien défini, qu'à l'intérieur de ça, la volonté du patient soit bien exprimée et que le médecin se sente confortable avec ça, qu'il ait pu discuter avec son patient et vraiment établir ce choix éclairé et, qu'au besoin, ce médecin puisse être accompagné d'un autre médecin, pour bien s'assurer que cette volonté exprimée-là du patient est vraiment très, très claire et qu'elle n'est pas prise à la légère».

Un sondage similaire mené auprès des médecins spécialistes, à la mi-octobre, avait donné une proportion semblable de 75 pour cent favorables à la légalisation de l'euthanasie.

Dans le cas des médecins omnipraticiens, 71 pour cent se sont même dits prêts à recourir à l'euthanasie dans le cadre de leur pratique médicale si de nouvelles balises législatives étaient adoptées (réponses «tout à fait d'accord» et «plutôt d'accord» additionnées).

Globalement, 1086 médecins omnipraticiens ont répondu à l'ensemble du questionnaire, sur une possibilité de 7800 membres de la FMOQ. Ils ont été interrogés du 9 au 28 octobre.

La Fédération des médecins omnipraticiens a mené cette consultation auprès de ses membres alors que le Collège des médecins du Québec s'apprête à prendre officiellement position sur la question.