La souplesse est l'élément primordial qui doit dicter la construction du CHUM au centre-ville, estime le nouveau directeur général, Christian Paire, qui se montre prudent face à la décision du gouvernement d'aller de l'avant avec les partenariats public-privé.

«Je veillerai à ce que les éléments d'adaptabilité les plus grands soient recherchés si cette formule-là devait être définitivement retenue», a déclaré M. Paire hier, lors d'une première rencontre avec les médias.

Nommé en mai dernier, le nouveau directeur général entrera en fonction à la fin du mois de novembre. C'est deux mois plus tard que ce qui avait été initialement prévu.

Des délais normaux, surtout en période estivale, a expliqué hier le président du conseil d'administration du CHUM, Me Patrick Molinari, en présentant le nouveau directeur général.

M. Paire, qui aura 62 ans en décembre, occupait depuis 2002 le poste de directeur général du Centre hospitalier universitaire de Rouen, en France. Il travaille dans le réseau français de la santé depuis plus de 35 ans.

Il était aux premières loges lors de la construction de l'hôpital Georges-Pompidou, qui a intégré trois centres hospitaliers universitaires de Paris, un peu comme le CHUM. Il dit comprendre l'impatience des médecins et du personnel de voir ce projet prendre enfin forme, après 14 ans d'attente et de promesses.

M. Paire se sent d'attaque pour entreprendre le défi. «C'est un immense projet, un très beau projet que celui qui m'est proposé de conduire. J'en mesure la difficulté, mais je mesure aussi combien je pourrai y prendre du plaisir», a-t-il lancé, enthousiaste.

La France a expérimenté des projets menés en mode traditionnel et en mode PPP. Les partenariats public-privé se sont toutefois limités, pour l'instant, à des projets de moindre envergure que celui de la construction du nouveau CHUM, a convenu M. Paire.

Prudent face au choix du gouvernement, il promet de se faire entendre si cela s'avère nécessaire. «Ces décisions dépassent largement la seule gouvernance de l'hôpital, mais comptez sur moi, chaque fois que ce sera nécessaire, je ferai part de mon avis.»

Il a d'ailleurs affirmé ne pas avoir «d'approche idéologique». Son approche est plutôt basée sur le processus qui lui apparaîtra «le plus performant en termes d'adaptabilité, en termes de délais, en termes de coûts».

Le nouveau directeur général se donne jusqu'au début de 2010 pour faire connaître ses priorités pour le CHUM. La gestion des urgences devrait en faire partie, a-t-il indiqué.

Exit ce qu'il appelle la «bobologie», c'est-à-dire les patients moins malades qui pourraient être soignés ailleurs. «Je trouve que dans un CHU, que ce soit à Rouen ou à Montréal, le nombre de passages aux urgences est souvent excessif».

Avec l'Agence de la santé de Montréal, il souhaite d'ailleurs discuter de l'organisation des soins dans l'île de Montréal afin de mieux orienter les patients en fonction de leurs besoins pour que le CHUM puisse se concentrer sur les cas les plus graves.