Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, se défend d'avoir établi à 30 milliards la somme que compte réclamer Québec dans sa poursuite contre les fabricants de cigarettes.

Lorsque le projet de loi permettant cette poursuite a été déposé, en mai dernier, M. Bolduc avait parlé de «plusieurs millions». «Je dis maintenant plusieurs milliards», s'est-il borné à préciser dans un entretien accordé hier.

 

La semaine dernière, le gouvernement de l'Ontario a annoncé qu'il poursuivait l'industrie du tabac pour 50 milliards de dollars. «Les médias ont fait une règle de trois à partir des populations et m'ont demandé si ce serait 30 milliards. J'ai dit qu'il était légitime de faire des calculs», a expliqué hier le ministre de la Santé.

«Actuellement, les ministères de la Justice et de la Santé sont en train d'évaluer le montant de la poursuite», insiste M. Bolduc.

Pour Québec, il importe d'obtenir dédommagement pour les frais énormes engagés pour soigner les maladies graves liées au tabagisme. Au printemps, lors du dépôt du projet de loi, le gouvernement avait soutenu que sa poursuite remonterait aux années 70. Deux variables décideront de la somme réclamée: «Il y aura une estimation des coûts en soins de santé, et une période sur laquelle cela s'est poursuivi.»

Report d'Infoway: pas d'impact

D'autre part, la décision d'Ottawa de retarder un versement de 500 millions dans l'enveloppe Infoway, qui finance des projets d'informatisation dans le secteur médical, n'aura pas de conséquences pour le Québec.

Pour Dan Strasbourg, porte parole d'Infoway à Toronto, les projets déjà approuvés, comme le Dossier de santé du Québec, ne sont pas touchés par ces délais. Ottawa et Québec s'étaient entendus pour financer à hauteur de 563 millions l'informatisation des dossiers médicaux des Québécois. Ottawa payait 303 millions de la note. Trois ans après le lancement de l'opération, qui devait en durer quatre, le fédéral n'a payé que le tiers de la facture.

Pour le ministre Bolduc, seule l'informatisation des bureaux de médecins sera touchée, temporairement, par la décision d'Ottawa de retarder ces paiements.