Même si les responsables de la santé publique rappellent l'importance de la vaccination, la population demeure divisée à ce sujet.

En fait, il n'y aura pas un, mais plusieurs vaccins contre la grippe A (H1N1). Chaque compagnie pharmaceutique a travaillé à partir de la même souche du virus, mais pour produire un vaccin propre à chacune des compagnies, selon ses procédés de fabrication.

Au Canada, GlaxoSmithKline (GSK) a le contrat d'exclusivité. «Le procédé de fabrication sera strictement identique à celui du vaccin contre la grippe saisonnière», explique le Dr Philippe De Wals, président du comité sur l'immunisation du Québec et médecin-conseil à l'Institut national de santé publique du Québec.

 

Le vaccin pandémique disponible au Canada contient un adjuvant et un agent conservateur. Le premier est ajouté pour stimuler la réponse immunitaire. L'adjuvant retenu par GSK est le AS03.

Il s'agit «essentiellement de vitamine E» qui crée de petites gouttelettes de liquide dans le vaccin, indique le Dr De Wals, également professeur à l'Université Laval.

Cet adjuvant est l'un des moins connus sur le marché, reconnaît-il. Mais il s'apparente au squalène, utilisé de longue date en Europe.

Ce produit a été mis en cause dans une étude qui révélait que d'anciens combattants de la guerre du Golfe avaient eu des séquelles après avoir reçu un vaccin qui en contenait.

L'Organisation mondiale de la santé a par la suite indiqué que cette étude avait «des faiblesses techniques» et rappelé que cet adjuvant est utilisé depuis longtemps dans la production de vaccins antigrippaux. Administré à plus de 22 millions de doses, il n'a pas provoqué «de manifestations postvaccinales indésirables», dit l'OMS.

Au Québec, un vaccin sans adjuvant sera administré aux femmes enceintes et aux bambins parce que le vaccin avec adjuvant n'a pas été testé pour ces deux groupes de population, précise le Dr De Wals.

Quant au conservateur contenu dans le vaccin de GSK, il s'agit de thiomersal. Il est nécessaire pour éviter les contaminations bactériennes avec les vaccins multidoses.

«C'est un produit utilisé depuis des dizaines d'années, notamment dans le vaccin saisonnier, qui n'a jamais donné l'autisme», bien que des études aient tenté de démontrer le contraire, souligne le Dr De Wals.