La campagne de vaccination contre l'influenza saisonnière sera repoussée au mois de janvier pour laisser toute la place à celle contre la grippe A (H1N1), a confirmé vendredi la direction de la santé publique du Québec. Si les dernières analyses sont concluantes, les premières doses pourront être administrées à partir du 15 novembre.

«Comme la menace de la grippe A (H1N1) est à l'automne, on préfère conserver nos énergies», a expliqué vendredi le directeur de la protection publique du Québec, le Dr Horracio Arruda. «Mais si l'on se rend compte que la souche de la grippe saisonnière circule avant son pic normal, qui survient généralement après le temps des Fêtes, là on pourrait rendre des doses disponibles pour les gens plus susceptibles de l'attraper.»

Les résultats de récentes études canadiennes qui semblent indiquer que le fait d'être vacciné contre la grippe saisonnière augmente le risque de contracter la grippe A (H1N1) ont été pris en considération dans la décision de repousser la vaccination contre la grippe saisonnière, a indiqué le Dr Arruda.

Vendredi, les autorités québécoises et canadiennes se sont toutefois empressées de mentionner que ces résultats étaient préliminaires car ils n'ont pas franchi l'étape de la validation aux fins de publication.

«Nous sommes au courant des études mentionnées dans les médias qui pourraient montrer un lien entre la vaccination contre la grippe saisonnière et la susceptibilité de contracter le virus de la grippe A (H1N1) et nous les examinons attentivement», a affirmé la Dre Patricia Huston de la Direction générale des maladies infectieuses et des mesures d'urgence de l'Agence de la santé publique du Canada.

«Ce sont des observations surprenantes car nous savons aussi qu'il existe des études similaires réalisées dans d'autres pays qui n'appuient pas les observations faites au Canada, a-t-elle poursuivi. Pour le moment, nous ne pouvons pas dire pourquoi les résultats des études sont différents. Mais un examen indépendant des diverses méthodologies est en cours pour en déterminer la cause.»

Le gouvernement du Canada a commandé 50,4 millions de doses du vaccin contre la grippe A (H1N1). Comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé, les vaccins contiendront de l'adjuvant, une substance composée d'huile et d'eau qui permet de renforcer le système immunitaire, mais qui cause parfois des effets secondaires.

En conséquence, 1,8 million de doses sans adjuvant ont été commandées pour les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de 3 ans.

«La vaccination est l'une des mesures efficaces de l'histoire moderne pour prévenir les pandémies, a souligné le Dr Arruda. Il demeure encore clair que les bénéfices de la vaccination dépassent ceux des effets secondaires.»

Selon le gouvernement canadien, 78 personnes sont décédées depuis l'éclosion du virus en avril. Par ailleurs, 16 personnes atteintes de la maladie seraient actuellement hospitalisées au pays. De 2000 à 8000 personnes meurent chaque année au pays de l'influenza.