Moins de bruit, moins de lumière, plus de présence familiale. Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine vient d'inaugurer sa nouvelle unité de néonatalogie, mieux adaptée pour favoriser le développement des très jeunes prématurés.

Fini les grandes salles où les poupons étaient alignés les uns à côté des autres, avec des alarmes qui se faisaient entendre constamment et un éclairage aux néons.

 

Les nouvelles normes préconisent plutôt un environnement tamisé et moins bruyant, explique la gestionnaire du programme Mère-Enfant, Hélène St-Pierre.

«Les prématurés sont encore immatures sur le plan neurologique. Le choix des matériaux, le fait de tamiser la lumière ou de diminuer le bruit a un impact important sur le développement neurologique.»

L'unité compte désormais 65 lits - plutôt que 57 auparavant - disposés dans des chambres semi-privées et quelques chambres privées dans lesquelles les parents peuvent même cohabiter avec leurs bébés.

Des planchers en caoutchouc et des tuiles au plafond atténuent le bruit. L'éclairage est déterminé selon le type de tâches requis, des couvertures recouvrent les lits des bébés, de façon à leur permettre de développer un rythme de sommeil et d'éveil.

Des salles d'allaitement plus intime, un aménagement de travail plus fonctionnel pour le personnel ainsi qu'une chambre de fin de vie, ont aussi été prévus.

L'unité de néonatalogie accueille des bébés prématurés, parfois nés à seulement 24 semaines de grossesse dans les pires cas, et pesant souvent moins d'une livre. Ils nécessitent des soins très pointus puisqu'ils n'ont pas fini leur développement. Ceux-là peuvent être hospitalisés pendant des semaines, voir des mois.

Les hôpitaux font face à un accroissement des cas de naissances prématurées et peinent à répondre à la demande. L'an dernier, Sainte-Justine a accueilli 2000 bébés prématurés sur son unité.

Avec les réaménagements, «nous pourrons mieux répondre aux demandes qui ne cessent de croître avec l'augmentation des naissances, l'augmentation du nombre de grossesses à risque, l'augmentation des grossesses multiples», s'est réjoui le chef du service de l'unité de néonatalogie, le Dr Keith Barrington.

Le ministère de la Santé a fourni 14,4 millions pour la rénovation de l'unité, en plus de 1,5 million en équipement et mobilier.

La nouvelle unité sera intégrée au vaste projet de modernisation du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, au coût de 503 millions. Même si la néonatalogie sera alors déménagée dans de nouveaux locaux, les aménagements actuels ont été conçus de façon à être réutilisés.

Pour le moment, l'échéance du projet de modernisation est encore indéterminée, tout comme le mode de construction. Le gouvernement hésite maintenant à continuer l'aventure des partenariats public-privé.

«Le mode de réalisation est un moyen et non pas une finalité. En temps et lieu, nous allons choisir le meilleur moyen pour bien utiliser l'argent des contribuables et faire en sorte que le projet se réalise. Mais peu importe le mode, la réalisation va se faire pour donner une meilleure qualité des soins», a indiqué le ministre de la Santé, Yves Bolduc.