La prochaine présidente de l'Association médicale canadienne soutient que le système de santé est malade et que les médecins se doivent d'élaborer un plan pour le soigner.

 

La docteure Anne Doig a fait valoir samedi que les patients canadiens n'obtiennent pas des soins optimaux. Elle a ajouté que les médecins canadiens qui se réuniront dimanche, à Saskatoon, pour leur conseil général, reconnaissent que des changements doivent être apportés.

Mme Doig a dit croire que tous s'entendaient pour dire que le système est plus précaire que les Canadiens semblent réaliser.

Elle a noté le désir de changement, espérant voir lors de cette rencontre l'établissement d'objectifs clairs à court terme, à moyen terme et à long terme.

«Nous tentons tous seulement de répondre aux besoins quotidiens pressants», a-t-elle toutefois ajouté.

L'appel au changement lors de ce conseil général qui se poursuivra jusqu'à mercredi sera d'abord donné, dimanche, par le président en exercice de l'Association, le docteur Robert Ouellet, qui a déjà relevé la nécessité de centrer le système sur le patient.

M. Ouellet fera état de ses réflexions à la suite d'un voyage effectué en Europe en janvier.

Depuis son retour, le médecin soutient qu'une «révolution des soins de santé nous a passé sous le nez» et qu'il est possible de faire disparaître les listes d'attente tout en maintenant l'universalité du système public. Il ajoute toutefois que la concurrence doit être bienvenue, pas crainte.

En d'autres mots, le président de l'Association estime que le privé peut jouer un rôle de délivrance de soins à l'intérieur du système public.

Il croit aussi que le système canadien peut être restructuré pour se centrer sur les patients si les hôpitaux et les autres institutions reçoivent des fonds en fonction des patients qu'ils soignent, plutôt que dans un budget annuel global. Il estime que cela serait un incitatif pour offrir des soins avec plus d'efficacité.

Mme Doig a dit ne pas savoir ce qu'il adviendrait de cette proposition de soins plus centrés sur le patient au terme du conseil général. Elle aimerait pouvoir déterminer ce sur quoi l'Association devrait centrer ses efforts afin de modifier le visage du système canadien au cours des prochaines années.

«Un objectif réalisable à court terme serait d'accélérer le processus d'informatisation des dossiers médicaux dans les bureaux des médecins. Je crois que cela devrait être une priorité», a-t-elle mentionné.

Mme Doig, qui exerce la médecine familiale depuis 30 ans à Saskatoon, a reconnu que les médecins parlant de changer le système de santé avaient souvent été accusés de vouloir une structure à l'américaine, mais que ce n'était plus le cas aujourd'hui.

«Il ne s'agit pas de choisir entre le système américain et le système canadien. Ce qu'il faut, c'est regarder ce qui se fait ailleurs (...) et déterminer ce qui peut fonctionner dans le contexte canadien», a-t-elle soutenu.