La démolition de l'édifice Vidéotron pour permettre la construction du nouveau Centre de recherche du CHUM pourrait être coûteuse. Certains équipements importants du réseau Vidéotron s'y trouvent encore. Tout devra être déménagé. La Presse a appris que Vidéotron négocie actuellement avec le gouvernement afin d'obtenir une importante compensation.

La semaine dernière, le gouvernement a autorisé les consortiums en compétition pour la construction en partenariat public-privé du Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM) à reconstruire l'édifice Vidéotron. Dans l'appel de propositions initial, les soumissionnaires devaient seulement rénover cet édifice, situé au 300, avenue Viger Est.

 

Plusieurs intervenants s'attendent à ce que l'immeuble, exproprié pour 28 millions en 2007, soit démoli. Cette démolition ne sera pas sans conséquence, car Vidéotron y possède encore de l'équipement. «C'était notre siège social. Il reste encore de l'équipement technologique, mais pour des raisons de sécurité, je ne veux pas vous dire quoi», confirme le directeur général des communications d'entreprise de Vidéotron, Marc Labelle.

Si l'édifice Vidéotron avait été conservé, la compagnie aurait envisagé de demander à y conserver ses équipements, explique M. Labelle. «Mais ça ne semble pas dans l'intention du CHUM», note-t-il. Vidéotron doit donc déménager ses équipements, ce qui «n'est pas facile», selon M. Labelle.

Vidéotron négocie actuellement avec le gouvernement pour obtenir une aide financière à cet égard. La porte-parole du CHUM, Lucie Dufresne, reconnaît que des pourparlers sont en cours.

Mais d'un côté comme de l'autre, on refuse de divulguer les détails des négociations. La date à laquelle Vidéotron devra avoir libéré l'édifice est aussi tenue secrète. «Vidéotron est un citoyen responsable. J'espère que le gouvernement va aussi être responsable et nous laisser le temps de nous reloger», se contente de dire M. Labelle.

La construction du CRCHUM devait coûter 320 millions, mais le CHUM a été incapable de dire, hier, si le dédommagement versé à Vidéotron fera augmenter ces coûts. «Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas nouveau sur le plan financier et de l'acquisition», a dit Mme Dufresne.

Les propositions techniques du futur CRCHUM ont été déposées le 10 juillet dernier. Le choix du proposant qui construira le futur complexe sera connu cet automne. Mme Dufresne assure que le déménagement des équipements de Vidéotron n'entraînera pas de retard dans la construction du CRCHUM.

Un CPE expulsé

Par ailleurs, en plus de l'équipement de Vidéotron, un centre de la petite enfance (CPE) occupe encore l'édifice Vidéotron. Selon ce que La Presse a appris, le CPE Les Câblinours, qui s'occupe de 60 enfants, devra lui aussi déménager et sera dédommagé.

Au cabinet de Tony Tomassi, ministre de la Famille, la porte-parole Marie-Pierre Champagne confirme: «Nous discutons avec les dirigeants du CPE pour les aider à se déménager.» Elle ajoute que le CPE sera «admissible à du financement» dans le cadre du programme financier aux infrastructures, mais elle ignore l'ampleur de cette aide financière.