Le Parti québécois exhorte le gouvernement de Jean Charest à surseoir à la fermeture prévue de près de 800 lits de soins de longue durée dans les hôpitaux tant que les ressources pour accueillir les aînés n'auront pas été définies.

Autrement, d'après l'opposition officielle, le gouvernement se montrerait «inhumain» et «sauvage».

Les porte-parole péquistes en matière d'aînés, Lisette Lapointe, et de santé, Bernard Drainville, ont dit, lors d'un point de presse, lundi, s'opposer fermement à ce qu'on agisse ainsi tant qu'on n'est pas en mesure de garantir à ceux qui occupent ces lits des endroits où ils pourront être logés et soignés convenablement.

Mme Lapointe a promis que le PQ veillerait sur les aînés.

«Ce sont des personnes à qui on doit tout le respect, a-t-elle lancé. On ne peut pas traiter ces gens-là comme des pions.»

La députée de Crémazie s'est montrée passablement ébranlée par le traitement que Québec semble réserver aux personnes âgées.

«Il y a 3700 personnes aînées en attente d'une place, a-t-elle rappelé. On va fermer en plus 792 lits. Il n'y a pas d'endroits pour les accueillir. Je trouve ça plus qu'inhumain. Je vais faire attention à mes mots, mais c'est sauvage.»

Le gouvernement libéral et l'Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Montréal prévoient fermer ces lits d'ici trois ans.

«Il y a un plan qui est en cours, mais on en sait très peu de choses, a déploré M. Drainville. Les 792 lits, on ne sait pas dans quels hôpitaux ils vont être fermés. Ca doit se dérouler sur trois ans. On ne sait pas combien de lits vont être fermés la première année, la deuxième année, la troisième année.»

Avant de quitter ses fonctions pour joindre le secteur privé, l'ancien ministre de la Santé Philippe Couillard avait dit vouloir ajouter 1600 places en milieu non institutionnel avant 2010. Cet engagement n'a pas encore été rempli.

La ministre déléguée aux Services Sociaux, Lise Thériault, s'est dite très choquée par ses allégations. Selon elle, il est faux de prétendre que 800 lits seront fermés. Ces places, a-t-elle précisé, seront plutôt remplacées par des soins plus adaptés aux besoins des personnes âgées.

«On veut que les ainés puissent trouver la meilleure ressource d'hébergement. Leur place n'est pas à l'hôpital, ce n'est pas un milieu de vie» a-t-elle argué.

«Lorsqu'un personne sort de l'hôpital, on va évaluer son état, voir si elle peut retourner à la maison et avoir le support du CSSS ou du CLSC», a ajouté la ministre. «Si le meilleur endroit, c'est le centre d'hébergement parce que c'est ce que son état de santé requiert, c'est là qu'elle va aller. On offre le choix.»

«Il faut arrêter de faire peur aux gens. Personne ne va se retrouver à la rue», a conclu Mme Thériault.