Il faut profiter du calme après la tempête pour mieux se préparer à l'éventualité d'une seconde vague de maladie et de décès liée à la grippe A(H1N1), estiment des experts en gestion de crise réunis cette semaine lors d'une conférence tenue à Toronto.

Selon la consultante en gestion de crises basée à San Francisco, Reginal Phelps, il ne faut pas simplement se dire qu'on a été chanceux d'être épargné. Au contraire, tout le monde devrait se préparer à l'éventualité du retour en force du virus.

La situation évolue et est très volatile, dit-elle. «Si une personne vous dit qu'elle sait ce qu'il arrivera, elle se trompe parce que personne ne le sait», ajoute Mme Phelps.

Elle estime que la première leçon à tirer de l'épidémie est que l'on n'a justement pas été capable d'en tirer une. Elle souhaite que les gens soient suffisamment inquiets et préoccupés pour qu'ils prennent les mesures appropriées.

Elle recommande un renforcement des systèmes de santé et que les informations au sujet de la maladie continuent à circuler de manière régulière. De plus, elle croit que les commissions scolaires devraient se préparer à la fermeture d'établissements et que les départements des ressources humaines des entreprises devraient tabler sur des mesures à prendre pour les employés malades.

L'experte en matière de grippe, la docteur Allison McGeer, estime également qu'il faut davantage se préparer à l'éventualité du retour en force du virus. «Je suis très contente de voir que tout le travail qui a été fait a porté fruit mais nous sommes très loin d'une réponse idéale au virus», a-t-elle affirmé.

Elle croit qu'au Canada, cette dernière devrait être mieux coordonnée à l'échelle nationale et cela passe par l'amélioration des soins de première ligne.

Au début du mois de juin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la grippe A(H1N1) avait atteint un niveau pandémique. La semaine dernière, plus de 45 000 personnes avaient été affectées à l'échelle mondiale dans plus de 90 pays. Environ 180 décès ont été attribués au virus. Au Québec, l'on rapportait samedi 1342 cas depuis la fin du mois d'avril.

Finalement, la docteur McGeer croit qu'il faut continuellement éduquer la population au sujet de la grippe A(H1N1) puisque plusieurs personnes auraient tendance à y être indifférente, comme c'est le cas pour la grippe saisonnière, qui tue plus de 4000 Canadiens par année.