Les unités de néonatalogie de Montréal sont si achalandées ces temps-ci que les responsables de ces départements se réuniront d'urgence cette semaine pour tenter de régler le problème.

Depuis plusieurs jours, les départements de néonatalogie de la métropole fonctionnent à plein régime. C'est le cas de l'Hôpital de Montréal pour enfants, dont les 18 lits étaient occupés hier après-midi. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Sainte-Justine était si débordé il y a deux semaines qu'il a dû fermer ses portes aux transferts extérieurs durant quelques jours.

Avec les vacances qui s'annoncent, les départements de néonatalogie pourraient être encore plus occupés. Pour éviter la catastrophe, les chefs de département de l'île se réuniront. «On va tenter de trouver une façon de maximiser les soins», a confirmé le chef du département de néonatalogie de l'hôpital Royal Victoria, le Dr Daniel Faucher.

Le défi sera colossal. Car les départements de néonatalogie du Québec sont archibondés depuis plusieurs années. «La situation ne fait qu'empirer. Parce que le nombre total de naissances prématurées augmente au Québec, comme partout au pays, mais que notre offre de soins diminue», note le Dr Faucher.

Selon le spécialiste, plusieurs facteurs expliquent la crise actuelle. Certes, le personnel manque. «On a besoin d'infirmières spécialisées, mais aussi d'inhalothérapeutes, de pharmaciens... Et dans certains départements, l'équipement n'est pas au point», commente-t-il.

Le Dr Faucher a fait ces déclarations, hier matin, alors que l'Hôpital de Montréal pour enfants tenait une journée de sensibilisation aux enfants prématurés.

Chaque enfant né avant 37 semaines est qualifié de prématuré. En 2006, 8% des naissances vivantes au Québec ont été prématurées. Ces enfants ont commencé leur vie dans des unités de néonatalogie. «Mais ensuite, la très grande majorité ont des vies normales», assure la Dre Élise Couture, pédiatre à l'Hôpital de Montréal pour enfants.

La Dre Couture explique que les grands prématurés, soit ceux qui naissent avant 28 semaines, font plus souvent les manchettes. Ces bébés ont plus de 10% de risques de vivre avec des séquelles. «Mais les grands prématurés représentent moins de 1% des naissances», compare la Dre Couture.

La petite Corinne Dumoulin, née après seulement 28 semaines de gestation, est un exemple de bébé prématuré qui grandit en santé. Âgée de 7 ans, la fillette n'a aucun problème de santé ou d'apprentissage.

À sa naissance, sa mère, Manon Asselin, a toutefois eu la frousse. «Corinne ne pesait rien. Elle a dû rester plus de trois mois à l'hôpital en néonatalogie pour recevoir des soins. Maintenant, elle ne vient à l'hôpital qu'une fois par année. Tout va bien!» se réjouit Mme Asselin.