La pénurie de pharmaciens dans les hôpitaux du Québec ne cesse de s'aggraver. Il manquerait présentement au moins 235 pharmaciens.

C'est ce qu'indique l'enquête menée annuellement par l'Association des pharmaciens des établissements de santé (APES), qui souligne dans un communiqué publié mercredi que cette pénurie était déjà la plus sévère à toucher une profession du réseau public de santé.

Le taux de pénurie atteint cette année 20 pour cent, comparativement à 18 pour cent l'an passé, 17 pour cent en 2007 et 16 pour cent en 2006.

Les régions les plus touchées sont la Côte-Nord (48 pour cent), l'Abitibi-Témiscamingue (32 pour cent), le Bas-Saint-Laurent (30 pour cent), le Nunavik (30 pour cent), l'Outaouais (26 pour cent), la Gaspésie-Iles de-la-Madeleine (26 pour cent), Montréal (25 pour cent), et le Nord-du-Québec (25 pour cent).

Sur 128 départements de pharmacie hospitaliers de la province, 109 ont participé à l'enquête.

Le problème est facile à identifier, selon l'APES: les pharmaciens hospitaliers sont sous-payés comparativement aux pharmaciens salariés des pharmacies privées, et ce, malgré une formation universitaire plus longue.

L'Association exhorte donc Québec à bonifier la rémunération des pharmaciens d'hôpitaux afin de rehausser le nombre d'inscriptions à la maîtrise en pharmacie hospitalière. Elle souhaite que la prochaine ronde de négociations, censée débuter en 2010, soit l'occasion d'intégrer à l'entente de travail des solutions à ce problème.

En attendant, l'APES demande au ministère de la Santé et des Services sociaux de faire en sorte que soient généralisées à l'ensemble des hôpitaux les mesures temporaires adoptées en janvier dernier. Jusqu'au 31 mars 2010, les pharmaciens qui acceptent de travailler plus d'heures bénéficient de primes.

Mais ce système de primes n'est en place que dans un peu plus de la moitié des établissements de santé du Québec.