Des projets expérimentaux pour trouver des façons de lutter contre les algues bleues ont officiellement débuté au lac Waterloo, en Montérégie. Pendant tout l'été, deux techniques seront testées pour déterminer leur efficacité à réduire le phosphore dans le plan d'eau.

La firme Dessau, chargée du plan d'action de la Ville de Waterloo, a installé vendredi quatre îlots flottants dans une partie du lac. Des filets sont installés sous les îlots et vont jusqu'au fond du lac dont la profondeur est d'environ trois mètres. Deux des îlots, qui entourent des superficies de 70 mètres carrés, serviront de bassins pour des lentilles d'eau. Un troisième sera utilisé pour pomper des sédiments du fond de l'eau, tandis que le quatrième fera office de bassin témoin, c'est-à-dire qu'il ne sera pas utilisé. Les responsables du projet pourront donc comparer la qualité de l'eau des trois premiers bassins avec celle du bassin témoin.

Les lentilles d'eau, de fins organismes végétaux indigènes aux cours d'eau du Québec, ont la capacité d'absorber du phosphore. Malgré leur petitesse, les lentilles d'eau peuvent absorber de grandes quantités de phosphore, signale Marcel Proulx, le biologiste de Dessau responsable du projet. «Elles ont une grande rapidité de croissance. En 48 heures, elles doublent de masse», a indiqué M. Proulx alors qu'il s'affairait sur la plage du lac à monter le dernier îlot flottant.

L'équipe de M. Proulx prélèvera des échantillons d'eau dans les quatre bassins aux deux semaines. Tous les résultats seront colligés et apparaîtront dans un rapport qui sera remis à la fin de l'année à la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), Line Beauchamp.

Des projets expérimentaux seront également menés au lac Brome (marais filtrants dans les affluents du lac), à Saint-Augustin-de-Desmaures (utilisation de chaux pour éliminer le phosphore - similaire à la technique pour éliminer le phosphore dans le réservoir Lemieux à Granby) à l'ouest de Québec et à Rimouski. Les responsables de ces projets feront également rapport à la ministre. «Les projets sont réalisés à petite échelle parce qu'on ne peut pas dépenser l'argent du public avant de savoir si ça fonctionne», a dit M. Proulx.