Aline Charles est professeure d'histoire à l'Université Laval. Elle étudie le traitement réservé aux aînés au cours des siècles. Selon elle, le Québec a développé une perception négative de la vieillesse à la fin du XIXe siècle. 

«Auparavant, la vieillesse était valorisée, explique Mme Charles. Très peu de gens devenaient vieux. Ceux qui le faisaient étaient vus comme des gens exceptionnels, dit-elle. Les sociétés qui avaient beaucoup d'aînés montraient qu'elles avaient le dessus sur la mort.»

 

Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Dans la dizaine de résidences visitées par La Presse au cours des derniers mois, tous les employés s'entendaient pour dire qu'au moins 80% de leurs résidants ne reçoivent jamais de visite et sont littéralement abandonnés. «Les familles ne sont pas présentes. Les résidences doivent offrir l'accompagnement et les soins», confirme la directrice générale de l'Association des résidences et CHSLD privés du Québec, Mariette Lanthier.