Le Canada est à l'avant-garde en matière de dépistage de la grippe A H1N1. Les autorités sanitaires du Mexique ont même demandé à leurs vis-à-vis canadiens de les aider, d'abord pour déterminer la nature de la mystérieuse maladie au moment de son éclosion, puis pour tester leurs échantillons viraux.

«Malgré l'embrouille initiale et normale lorsqu'une telle chose se produit, le Canada a accompli, en l'espace d'une semaine, un travail remarquable», a affirmé le directeur des maladies infectieuses de l'Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, Michael Gardam. Et c'est le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, le plus important laboratoire public pour les maladies infectieuses, qui est à la barre du dépistage au Canada. Les spécialistes y testent les échantillons du Canada ainsi que ceux en provenance du Mexique.

Les laboratoires publics des provinces mettent également la main à la pâte pour détecter rapidement les cas de grippe A H1N1.

En Saskatchewan, les autorités de la province souhaitent être en mesure de dépister la grippe A H1N1. «Nous devons nous procurer le test de dépistage de Winnipeg et former des gens pour qu'ils puissent les utiliser», a indiqué la médecin hygiéniste en chef de la province, Moira McKinnon. Le processus devrait être complété d'ici quelques jours.

En Colombie-Britannique, les laboratoires locaux peuvent, à partir d'un prélèvement, effectuer un test préliminaire pour savoir s'il s'agit d'une grippe atypique. Si tel est le cas, l'échantillon est par la suite envoyé au laboratoire provincial pour un autre test capable de déterminer, cette fois, s'il s'agit de la grippe A H1N1.

En Ontario, le laboratoire provincial peut déterminer, à partir d'un échantillon, s'il s'agit d'une grippe saisonnière, facile à détecter. Dans le cas contraire, les prélèvements sont transmis à Winnipeg.

Les représentants de plusieurs provinces ont indiqué qu'à partir d'un prélèvement, le dépistage de la grippe A H1N1 pouvait prendre entre un et cinq jours. Mais ce délai pourrait s'allonger, au fur et à mesure de la propagation de la maladie.

Même si la Colombie-Britannique est capable de dépister les cas de grippe A H1N1, la province envoie ses prélèvements de cas confirmés au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg pour qu'il puisse pousser ses recherches.

Le directeur des services en épidémiologie du Centre provincial de contrôle des maladies infectieuses, David Patrick, a affirmé que les autorités de la Colombie-Britannique avaient l'intention de continuer à analyser leurs résultats pour déterminer si la mutation du virus suivait une tendance.

Les autorités ontariennes tentent elles aussi de déterminer si le virus subit des mutations. «(Le virus) évolue, de la même manière que le virus de la grippe évolue, et ce sera très important de le retracer à travers le temps, particulièrement pour les enjeux liés à la résistance aux médicaments», a affirmé le président et chef de direction de l'Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, Vivek Goel.