Le suicide n'est plus le triste apanage des jeunes hommes au Québec. Il fait de plus en plus de victimes chez les baby-boomers, qui demandent maintenant l'aide de Québec pour contrer la tendance.

Les données les plus récentes de l'Institut national de santé publique du Québec révèlent que la proportion des morts par suicides chez les 50 ans et plus a bondi de 27% à 39,9% entre 1999 et 2006. C'est dire que près de 40% des 1136 Québécois qui ont mis fin à leurs jours en 2006 avaient plus de 50 ans.

À l'occasion du lancement de la semaine québécoise de prévention du suicide, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) a demandé hier à Québec de financer une vaste campagne de sensibilisation au phénomène. «On s'est souvent préoccupé du problème pour les autres groupes d'âge, on a fait des campagnes de prévention qui ont connu un certain succès, mais on a oublié les 50 à 64 ans, la seule cohorte où l'on observe un accroissement des taux de suicide», dit Luc Vallerand, directeur général de l'AQRP.

À l'inverse de leurs parents, les baby-boomers n'ont plus les mêmes tabous, notamment quant à leurs valeurs religieuses. Ils passeraient ainsi plus facilement à l'acte et seraient aussi plus réticents que les jeunes à demander de l'aide.

L'automne dernier, Québec a déjà annoncé des investissements de 400 000$ pour assurer la formation de bénévoles appelés «sentinelles», dont la tâche sera de dépister les baby-boomers en détresse. «On a vu le succès que peut avoir une campagne de publicité nationale, notamment avec l'alcool au volant. Il faut

s'en inspirer», dit M. Vallerand.

M. Vallerand, qui a déjà dirigé un centre de prévention du suicide, craint aussi que la crise économique n'accentue la tendance. Plusieurs travailleurs au seuil de la retraite ont fondre vu leur pécule au cours des derniers mois. «À 58 ans, on n'a plus le même laps de temps pour se refaire une santé financière qu'à

28. Ça peut déclencher une crise suicidaire «, dit-il.