Le projet du CHUM en partenariat public-privé n'est pas menacé, assure la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, même si une entreprise impliquée est en difficultés financières.

Pour la deuxième journée consécutive, le critique de l'opposition officielle péquiste en matière de Conseil du Trésor, Sylvain Simard, s'est insurgé contre les rebondissements incessants entourant la construction du nouveau CHUM selon la formule PPP.

La Presse a révélé hier qu'un acteur important dans le projet, la société australienne Babcock and Brown, vivait actuellement des difficultés financières majeures.

«Alors que l'accès du crédit est de plus en plus difficile, on apprend que le financement du plus grand projet immobilier au Québec pourrait se retrouver entre les mains d'une entreprise au bord de la faillite, a dit M. Simard en Chambre. Si le consortium Babcock and Brown, qui est en cessation de paiement, ne réussit pas à réunir son financement, il n'y aura qu'un seul consortium pour la construction du CHUM. Adieu la concurrence!»

«Comment la ministre peut-elle s'entêter à affirmer que la formule PPP est encore le meilleur moyen de réduire les coûts alors qu'il n'y a même plus de concurrence?» a ajouté le député péquiste, furieux.

La ministre a pour sa part voulu se faire rassurante. Si la firme n'arrive pas à boucler son financement, le consortium avec lequel elle travaillait devra trouver «un autre financier pour prendre la perche», dit-elle.

«C'est la façon que ça s'est fait ailleurs, c'est la façon avec laquelle ça va se faire ici», a souligné Mme Jérôme-Forget. Résignée, la ministre a ajouté que la situation financière mondiale actuelle causait des problèmes autant aux entreprises qu'à de nombreux États.

La veille, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait vanté les mérites de la formule PPP, la moins coûteuse et la plus rapide, selon le gouvernement libéral. Dénonçant les dédales du projet, M. Simard a comparé, hier, le ministre Bolduc au capitaine du Titanic.

Pour le député péquiste, la situation est d'autant plus préoccupante que la firme Babcock and Brown est aussi partenaire dans les projets du Centre de recherche du CHUM, ainsi que dans la construction de la nouvelle salle de spectacle de l'Orchestre symphonique de Montréal.