Le ministère des Anciens combattants annoncera aujourd'hui la création d'une clinique en résidence pour le traitement des personnes atteintes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Cette clinique, la première en son genre au Canada, sera située à l'hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue, qui se consacre aux soins aux anciens combattants canadiens. Le ministre des Anciens combattants, Greg Thompson, sera sur place à cette occasion.

 

Jusqu'à ce jour, les ministères des Anciens combattants et de la Défense nationale ont ouvert de nombreuses cliniques à travers le pays pour le traitement des cas de SSPT. Mais ces cliniques sont toutes destinées à une clientèle externe. Les patients y passent quelques heures, rencontrent le personnel qualifié (psychologues, médecins, travailleurs sociaux) et repartent. Dans la nouvelle clinique en résidence, les patients seront hospitalisés.

Cette annonce constitue un autre pas dans la longue démarche entreprise par le gouvernement canadien, la Défense et le ministère des Anciens combattants pour reconnaître l'existence des troubles de stress opérationnel et leurs effets, aussi persistants que pernicieux, sur les personnes qui en souffrent.

Le SSPT est un trouble anxieux qui se manifeste à la suite d'une mission d'une personne confrontée à une expérience très troublante telle une menace contre elle-même, la vue de corps mutilés, le son répété des bombes, etc. On donne souvent l'exemple de ces militaires qui, de retour de mission, ont tendance à se baisser vivement pour se protéger lorsqu'ils entendent un son strident.

Depuis quelques années, le nombre de soldats et d'anciens soldats canadiens ayant reçu un diagnostique de SSPT s'est multiplié. Ce phénomène est imputable aux nombreuses missions dangereuses auxquelles ils ont participé mais aussi au fait que la chaîne de commandement de l'armée est de plus en plus sensibilisée à la gravité du problème.

Mais il reste des zones de résistance. Plusieurs militaires, gradés ou non, refusent de croire en l'existence du problème ou estiment que cela ouvre la porte à des cas de fumisterie. Récemment, aux États-Unis, le haut commandement de l'armée américaine a refusé une suggestion d'étendre aux soldats souffrant de SSPT l'octroi de la médaille Purple Heart qui récompense les blessés de guerre. Pour ces décideurs, le premier critère à la réception de cette médaille reste la blessure physique. Pour la recevoir, un soldat doit avoir payé de son sang.