Comme le président François Hollande en octobre dernier, le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a soigneusement évité, vendredi, de relancer explicitement la politique de «non ingérence, non indifférence» de Paris à l'égard du projet souverainiste québécois.

De passage à l'Assemblée nationale, en fin d'après-midi, à la clôture d'une visite officielle qui l'avait amené d'abord à Ottawa, M. Ayrault a même paru mettre sur le même pied les rapports de la France avec le Québec et le Canada.

«Le gouvernement français entend s'inscrire dans la continuité de la politique qui est celle des gouvernements français successifs depuis 30 ans», a soutenu M. Ayrault en point de presse, ne sentant pas le besoin de prendre ses distances, sur cette question, de la position adoptée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2012.

En matinée, à Montréal, le premier ministre Ayrault avait déjà évité d'utiliser la formule consacrée. Il ne dévia pas en fin de journée, au Salon rouge, aux côtés de Mme Marois.

Plus encore, il mit même sur le même pied les rapports de la France avec le Canada et le Québec.

«C'est très simple. Cette relation particulière directe et privilégiée avec le Québec est une grande chance pour les deux parties. Une chance pour la France, que d'avoir une relation également aussi étroite avec le Canada. Ces deux relations sont des atouts pour mon pays. Ces deux relations bénéficient à notre économie à nos entreprises à nos universités à nos centres de recherche, à nos compatriotes. La France fera tout pour que ces deux relations demeurent excellentes à l'avenir», a-t-il soutenu.

Plus tard, il rappela que le Québec et la France en étaient à leur 17e visite «alternée» de leurs premiers ministres respectifs. La France veut «respecter cette relation qui est unique et qui est une véritable richesse».

De son côté, Mme Marois a rappelé «l'accueil exceptionnel» que lui avait réservé le gouvernement français en octobre dernier - elle avait eu alors un entretien avec le président de la République, François Hollande. «Je suis très heureuse d'entendre les propos de M. Ayrault aujourd'hui», a-t-elle soutenu.