La ministre de l'Emploi Agnès Maltais ira lundi à Ottawa exiger des preuves que la réforme de l'assurance-emploi n'aura pas les impacts redoutés à Québec.

Mme Maltais a indiqué dimanche que le gouvernement n'a pas été convaincu par les assurances données récemment par le premier ministre Stephen Harper, voulant que Québec n'ait pas de craintes à avoir quant aux impacts.

À la suite d'une rencontre avec lui, la première ministre Pauline Marois avait affirmé qu'elle avait des doutes, mais ne remettait pas en cause sa bonne foi.

Lors d'un point de presse, au Conseil national du Parti québécois, Mme Maltais n'est pas allée aussi loin que son collègue Bernard Drainville, ministre des institutions démocratiques, qui croit que la réforme d'Ottawa est un geste délibéré pour nuire au Québec.

Selon Mme Maltais, M. Drainville a simplement voulu montrer l'exaspération des Québécois envers ces changements, qui se feront sentir chez les travailleurs saisonniers, dans les régions.

Mme Maltais réclamera lundi à la ministre fédérale des Ressources humaines Diane Finley des études d'impacts pour avoir l'assurance que M. Harper a dit vrai, lors d'une rencontre à Lévis avec Mme Marois.

«Ça n'a pas de sens, ils ont une incompréhension profonde et je vais aller lui expliquer à Mme Finley comment ça marche au Québec», a-t-elle dit.

Mme Maltais a néanmoins admis que les impacts sont encore difficiles à quantifier au Québec.

«C'est difficile à chiffrer actuellement, les règles officielles ont été adoptées seulement en décembre», a-t-elle dit.

«Normalement Mme Finley devrait remettre à son homologue québécoise des études d'impacts», a indiqué Mme Maltais.

«Comment ils peuvent dire que ça n'aura pas d'impacts sur les travailleurs saisonniers québécois? Ils affirment ça, donc ils doivent avoir une idée de ça, ça doit être chiffré alors on veut recevoir ça», a-t-elle dit.

Dimanche, M. Drainville a affirmé qu'Ottawa souhaitait nuire au Québec avec cette réforme.

«Je crois qu'il y a un effort délibéré pour adopter une mesure ou une réforme qui va faire mal au Québec», a-t-il dit en anglais.

Par ailleurs, un document présentant les propositions d'urgence, qui doivent être débattues dimanche avant-midi, a circulé, mais des représentants du PQ ont affirmé que des corrections devraient être apportées.

Sur le document, les jeunes péquistes favorables au gel des droits de scolarité avaient formulé une proposition ciblant principalement la lutte à l'endettement étudiant.