Le Parti libéral est devenu celui de la «démission tranquille», a soutenu samedi matin Pauline Marois devant le Conseil national de son parti. Le mutisme des candidats à la succession de Jean Charest à l'endroit du gouvernement fédéral heurte de nombreux citoyens confrontés aux conséquences de décisions fédérales.

«On dirait que c'est un concours pour savoir lequel des trois est prêt à avaler le plus de couleuvres fédérales», de lancer Mme Marois devant les 400 délégués réunis pour la fin de semaine. Philippe Couillard y est même allé «d'un aveu troublant», selon elle, en soutenant que multiplier les doléances à l'endroit d'Ottawa «servirait la cause des souverainistes».

«Ce qui cause du tort au Québec, ce sont les refus répétés d'Ottawa», a-t-elle soutenu. Raymond Bachand a, selon elle, refusé de même aborder la question des revendications à l'endroit d'Ottawa tandis que le sujet est jugé sans importance par Pierre Moreau.

«J'aimerais qu'il aille aux Îles-de-la-Madeleine dire aux gens que les réformes de l'assurance-emploi, ce n'est pas important; que Raymond Bachand puisse expliquer aux Québécois que des milliards de dollars de nos poches servent à construire des navires fédéraux sans aucune retombée chez nous; que Philippe Couillard explique que les coupes dans les transferts en santé et dans les pensions des personnes âgées, c'est acceptable!»

Samedi après-midi, à huis clos, les militants péquistes débattent du plan d'action de leur parti pour faire la promotion de la souveraineté. Étrangement, la présentation que devait faire le ministre Alexandre Cloutier sur la «gouvernance souverainiste» était disparue de l'horaire samedi. On n'a pas voulu mélanger le plan de match partisan et la feuille de route du gouvernement, a-t-on expliqué. Le ministre Cloutier n'était pas parvenu à obtenir l'aval du conseil des ministres sur l'ensemble de sa présentation. En lieu et place, les militants auront une présentation de Diane de Courcy et de Jean-François Lisée sur la refonte de la loi 101.

Le sommet sur le financement des universités devrait provoquer des débats intenses dimanche. Le comité des jeunes du PQ entend proposer une résolution d'urgence demain pour demander au gouvernement d'appliquer le gel des frais de scolarité, le temps que les finances publiques s'améliorent pour se diriger vers la gratuité.

Dans son discours, Mme Marois a souligné que «l'accès à l'enseignement supérieur doit nous réunir, pas nous diviser».

«Les débats sont vifs, mais les jeunes se parlent, les étudiants sont en classe», a-t-elle relevé. Pour elle, «il est temps qu'on fasse des compromis, pour se consacrer par la suite à poursuite de l'excellence».