Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, a exigé des universités des compressions de 140 millions de dollars pour l'année en cours. Et il a prévenu les cégeps qu'ils subiront eux aussi des coupes budgétaires. Le gouvernement Marois a décidé de «casser» le réseau de l'enseignement supérieur, tonne le chef intérimaire du Parti libéral, Jean-Marc Fournier.

Mercredi, Pierre Duchesne a confirmé qu'il a demandé aux recteurs de réduire leurs budgets de 5% d'ici à la fin de l'année 2012-2013 - ce qui leur donne quatre mois pour obtempérer. Il les a rencontrés mardi, tout comme les représentants des cégeps. Il n'a toutefois pas chiffré les compressions qui seront imposées à ces derniers. Québec déposera jeudi les crédits budgétaires des ministères, ce qui donnera l'heure juste au sujet des compressions.

Lors de la période de questions à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Fournier a accusé le gouvernement de «s'acharner» sur les universités et de renier ses engagements. «Pour les carrés rouges, il y a un ministre qui se bat. Mais pour les universités, il n'y a pas de ministre qui se bat», a-t-il lancé. Il a souligné que le gouvernement a donné des «bonbons électoraux» aux étudiants avec l'annulation de la hausse des droits de scolarité tout en mettant en doute le sous-financement des universités. Il a rappelé que la première ministre Pauline Marois avait promis d'indemniser les universités pour le gel des droits de scolarité décrété pour cette année.

La première ministre Pauline Marois a répliqué que les libéraux ont laissé un trou budgétaire de 1,6 milliards en raison de dépenses plus élevées et des revenus moindres que prévu. «Le triste héritage des libéraux, c'est des créances», a renchéri Pierre Duchesne. Il a évité d'utiliser le terme compressions, préférant parler d'«optimisation» demandée aux universités. «Tous les ministères font le même effort budgétaire», a-t-il insisté.