Jean-Marc Fournier est officiellement devenu chef par intérim du Parti libéral du Québec. La candidature du ministre sortant de la Justice a été endossée par l'exécutif du parti lundi. Elle a été acceptée unanimement par le caucus ce matin.

M. Fournier avait indiqué la semaine dernière qu'il ne se lancerait pas dans la course à la chefferie. «J'ai peut-être des ambitions contrôlées», a-t-il blagué cet après-midi.

Ce matin, le ministre sortant des Finances Raymond Bachand a souhaité que le prochain chef soit élu d'ici le dépôt du premier budget du gouvernement Marois, prévu en mars 2013. Sinon, les péquistes en profiteraient pour faire passer des mesures contestées, en sachant que les libéraux ne seraient pas en position de les défaire. «Nous savons que cette situation existe. Cela fera partie des discussions pour la course à la chefferie», a indiqué M. Fournier lors de sa première conférence de presse comme chef.

M. Bachand a déjà confié qu'il songe à se porter candidat. Pierre Moreau, ministre sortant des Transports, aurait déjà mis sur pied une équipe, même s'il assure être lui aussi encore en réflexion. Sam Hamad ne fera pas partie de la course. Les ministres sortants Lise Thériault (Travail) et Yves Bolduc (Santé), ainsi que les ex-ministres Philippe Couillard (Santé), Pierre Paradis (Environnement) et Benoît Pelletier (Affaires intergouvernementales) songeraient aussi à se lancer.

Règles à fixer

L'exécutif du parti doit se réunir «dans les prochaines semaines» afin de proposer des règles pour la course à la direction. Ces règles - comme la date du vote - seront soumises aux militants dans un conseil général, probablement d'ici la fin octobre, a expliqué M. Fournier.

Selon la constitution du parti, le chef sera choisi par les délégués du parti - 24 délégués par circonscription, dont huit jeunes. Pour tenir ce vote, il faudrait organiser un autre congrès. D'autres partis élisent leur chef par suffrage universel. Une telle course peut se faire plus rapidement. Des vétérans libéraux ont confié à La Presse préférer cette deuxième option https://goo.gl/ddBm4.

«Il y a des discussions qui ont été entamées à l'exécutif. Elles vont se poursuivre. Il y a différentes contraintes à examiner. Mais il est évident que si l'on change le mode de vote, il faudra changer la constitution. Donc il faudrait deux congrès - un précongrès avant le congrès. Il y a des délais dans tout cela, il faut analyser les choses», a commenté M. Fournier.

Il ne s'est pas montré chaud à l'idée. «Pour l'instant, la constitution que nous avons nous permet de faire des élections avec des délégués, c'est un système qui a déjà fonctionné et qui fonctionne», a-t-il dit.

Charest en vacances

Jean Charest présidait ce matin sa dernière réunion du caucus libéral à titre de chef. Il aurait déjà reçu des offres d'emploi. «Il y a de l'intérêt», a-t-il répondu quand on lui a demandé si son téléphone sonnait. Il n'a pas voulu dire dans quel domaine - par exemple, en droit ou à l'international. «Je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis dans les boîtes et les souvenirs», a-t-il répondu.

«Il y a plein de choses qui m'intéressent, a-t-il poursuivi. J'aurai l'occasion de me reposer un peu. Michelle et moi, on va voyager un petit peu. Après cela, je reviens et je vais décider ce que je vais faire.»

Il semble plus pressé de s'occuper de sa famille que de commenter la vie politique. «Grand-père c'est mieux que belle-mère», a-t-il blagué.