Avec des accents d'une campagne électorale qu'il a pourtant définitivement écartée, Jean Charest s'en est pris dimanche midi à son adversaire Pauline Marois. Son attitude prive le Québec d'opportunités économiques, martèle-t-il.        

«Sa vision, c'est que tant qu'il n'y a pas de référendum, tout s'arrête au Québec. C'est le gel, des moratoires!» a-t-il soutenu, devant les 500 militants à la clôture du conseil général de son parti.

Jean Charest a été bien peu loquace sur l'entente conclue la veille avec les associations étudiantes pour mettre fin à leur grève de 83 jours. Ces leaders étudiants doivent passer un test important dans les prochains jours pour faire adopter le texte à leurs membres. Les ministres qui ont commenté ont joué de prudence, mais dans un courriel destiné à permettre aux élus d'ajuster leurs violons, le bureau du premier ministre se fait plus catégorique: les hausses ne sont pas touchées et rien ne garantit que les baisses de frais des universités couvriront l'augmentation des droits de scolarité.

Mme Marois veut tout «geler»

Après avoir rappelé que son parti était derrière une future entente entre le Canada et l'Union européenne et qu'il était un partisan absolu du développement du Nord -le Plan Nord a été annoncé il y a un an- M. Charest a longuement dépeint le PQ et sa chef Pauline Marois enfoncés dans une attitude défensive. «Où l'on voit des rampes de lancement, le PQ voit des menaces», a lancé le chef libéral. Cette réplique s'adressait à Mme Marois qui, la veille, avait tenu un conseil général à Québec, une instance déplacée par le PQ convaincu que M. Charest déclencherait cette semaine des élections.

«Elle veut gérer le Québec à coup de gel et de moratoires», a-t-il continué, une allusion à sa position dans le dossier du financement des universités. «Nous voulons que nos universités soient les meilleures, Pauline Marois veut un gel. On veut développer le Nord, Pauline Marois est contre. On veut construire de nouvelles alliances. Mme Marois veut ériger de nouvelles barrières. Dans les faits elle veut imposer un moratoire sur l'avenir du Québec», a-t-il lancé.

Pour la chef péquiste et son parti, de même que pour François Legault, «rien n'est possible au Québec sans qu'on ait posé un geste de rupture, il faut qu'on se sépare du Canada, pour rendre au Québec son avenir!» a-t-il lancé.