Le nouveau ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, salue la décision du gouvernement Charest d'organiser une mission commerciale à Edmonton à la fin du mois de mars afin d'aider les entreprises du Québec à «saisir les occasions d'affaires» reliées à l'exploitation des sables bitumineux.

M. Paradis estime que les entreprises québécoises peuvent donner un sérieux coup de main à l'industrie des sables bitumineux de l'Alberta afin qu'elle exploite cette importante ressource naturelle d'une manière plus respectueuse de l'environnement.

 

M. Paradis a fait la semaine dernière une visite éclair à Calgary afin de rencontrer les principaux dirigeants de l'industrie pétrolière, les dirigeants de l'Office national de l'énergie ainsi que les représentants du groupe environnemental Pembina.

Défis environnementaux

Dans une entrevue accordée à La Presse, le ministre Paradis a été sans équivoque: le Québec peut aider l'Alberta à relever les défis environnementaux reliés à l'exploitation des sables bitumineux. M. Paradis a aussi dit avoir senti une volonté de la part de l'industrie de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Cette industrie a souvent été montrée du doigt ici au pays et à l'étranger comme étant réfractaire à modifier ses méthodes d'exploitation pour maximiser les profits. Mais cette situation ne peut plus continuer et l'industrie en est consciente, selon le ministre.

«Le Québec peut faire partie de la solution. Le Québec doit faire partie de la solution. Je veux que ma province fasse partie de la solution et non pas du problème, a dit M. Paradis. J'ai rencontré des gens qui veulent exploiter cette ressource à son plein potentiel. J'ai aussi vu des gens qui veulent se responsabiliser et qui sont en mode de recherche de solutions», a dit le ministre.

Le gouvernement Charest s'est attiré les critiques du Bloc québécois et du NPD il y a deux semaines après qu'il fut révélé que le ministère québécois du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation organisait une mission commerciale pour les entreprises québécoises désireuses de brasser des affaires en Alberta, en raison de «la reprise des projets de développement des sables bitumineux».

Le Bloc québécois et le NPD y avaient vu une forme d'hypocrisie de la part du gouvernement de Jean Charest d'autant plus que le premier ministre ne s'était pas gêné en décembre pour critiquer les efforts timides d'Ottawa en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre au pays, notamment à cause de son désir de protéger les retombées économiques découlant de l'exploitation des sables bitumineux.

Réduction des impacts

Mais une porte-parole du ministre Clément Gignac avait justifié cette mission en affirmant qu'elle comprendra des entreprises ayant développé des «technologies environnementales assez innovatrices» qui pourraient être utilisées pour réduire les impacts négatifs de l'exploitation des sables bitumineux.

Le ministre Paradis partage cet avis. Il a indiqué que les représentants de l'industrie des sables bitumineux lui ont confié être ravis que des entreprises québécoises débarquent ainsi en sol albertain parce qu'elles ont fait des avancées dans le domaine des technologies vertes. Il n'écarte d'ailleurs pas l'idée de se rendre à Edmonton en même temps que la délégation du Québec.

«Le secteur énergétique est le coeur de notre prospérité. C'est notre moteur économique. (...) La demande en énergie va continuer de croître. Les hydrocarbures, on va en avoir besoin encore pendant des années. Mais il faut le faire de manière responsable pour léguer quelque chose de durable aux prochaines générations. Je leur ai dit que je m'attends à ce que ce secteur fasse des efforts pour réduire l'impact environnemental», a dit le ministre.