Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a quelque peu défendu les déclarations de son prédécesseur, Lucien Bouchard, tout en affirmant son désaccord sur certains points.

«M. Bouchard n'a jamais dit qu'il n'était plus souverainiste. Il ne faut pas lui faire dire ce qu'il n'a pas dit, a lancé le chef bloquiste, hier. Quand il nous dit qu'il faut avoir un rêve, nous, les souverainistes, on en a un, et on va le réaliser.»

 

«Il nous dit qu'il faut s'attaquer à des problèmes immédiats. Je suis tout à fait d'accord avec ça, a ajouté M. Duceppe. La santé, l'éducation, les finances publiques, l'environnement. C'est exactement ce que fait le Bloc québécois à Ottawa en défendant les intérêts des Québécois et leurs valeurs.»

Sur le Parti québécois, toutefois, M. Duceppe émet des réserves quant aux propos de M. Bouchard. «Le PQ est un parti ouvert. Je suis en désaccord avec lui», a-t-il souligné, réitérant sa confiance en la chef Pauline Marois.

Contrairement à M. Bouchard, M. Duceppe estime que René Lévesque se trouverait toujours dans le parti qu'il a fondé en 1968.

«Je pense que le Parti québécois est fondamentalement demeuré fidèle aux principes qui ont animé sa fondation, a dit le chef bloquiste. Les choses se sont transformées au fil des ans, aussi. Et c'est normal.»

Réactions du NPD et des libéraux

À Ottawa, le lieutenant politique du NPD pour le Québec, Thomas Mulcair, a trouvé «rudes» les propos de M. Bouchard à l'égard des députés du Parti québécois, ses anciens «adversaires» - lorsqu'il était en politique provinciale -, et qui, selon lui, ne sont pas des «fanatiques».

«L'observation à l'effet que l'appui à l'indépendance est en étiage en ce moment, c'est un fait, on peut tous le constater, mais c'est la plus grave erreur qu'on peut faire en politique canadienne et québécoise que de décréter la mort de cette option et de cette vision», a dit M. Mulcair.

Le sourire aux lèvres, le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a affirmé que c'était «le seul moment de sa vie» où il a été en accord avec l'ancien chef du Bloc et du Parti québécois.

«Je crois qu'il a eu le courage d'admettre un fait, a estimé M. Ignatieff. Moi, je suis en politique pour offrir aux Québécois une vision d'appartenance au Canada qui n'exclut pas une appartenance profonde et pleine de fierté au Québec.»