Les étrangers qui obtiennent au Québec un diplôme d'enseignement supérieur recevront automatiquement un certificat de sélection qui fera d'eux des citoyens canadiens et leur permettra de s'établir définitivement au Québec.

Promise lors de la dernière campagne électorale, à la fin de 2008, la mesure sera appliquée dès la semaine prochaine, a fait savoir hier le premier ministre Jean Charest dans une allocution devant 200 étudiants de l'Université de Bombay.

 

«C'est la première fois qu'un gouvernement fait cela dans le monde. La raison est simple, on pense qu'il est parfaitement logique de travailler avec des gens qui sont venus au Québec, qui amèneront avec eux leurs compétences.»

L'intérêt du Québec à attirer et retenir des immigrants bien formés date de longtemps. «On aime les recevoir et on aime les garder», a résumé M. Charest. Ces gens formés ne sont pas indifférents au fait que le Québec consacre autour de 2,7% du PIB à la recherche et au développement. «Le Québec a une politique d'ouverture sur le monde. Notre capacité d'attirer des gens de partout a toujours été importante pour nous», a-t-il insisté.

C'est pourquoi le Québec a signé des ententes visant la reconnaissance des professions en France et au Québec. Ce désir d'ouverture a mené à la signature d'ententes sur le commerce entre le Québec et l'Ontario, souligne-t-il. «Notre ambition est de devenir un pôle d'attraction pour la planète», a-t-il soutenu.

Bien vite, toutefois, M. Charest a dû faire face à un barrage de questions d'universitaires désireux de venir au Québec. «Vous le faites pour les étudiants qui sont chez vous. Pourriez-vous le faire pour tous les étudiants?» a demandé le titulaire d'un doctorat. La question est revenue sous d'autres formes. Chaque fois, M. Charest a été clair: pas question d'étendre cet avantage à des étudiants qui ont choisi d'étudier ailleurs.

Ententes

Juste avant d'aller inaugurer le nouveau bureau du Québec à Bombay au consulat canadien, Québec a annoncé une série d'ententes entre des firmes québécoises et indiennes. H2O Innovation, société de Québec, formera avec une firme indienne, Chembond Chemical, une nouvelle entreprise qui fournira sur le marché indien des produits de traitement des eaux. Le président Frédéric Dubé prévoit des profits pouvant atteindre 8 millions de dollars par année dans trois ans. La firme québécoise fournit la technologie, et son partenaire lui ouvre le marché indien.

JMF Grues et palans a signé deux contrats, dont l'un de 50 millions de dollars, pour la fabrication de ponts roulants.

Le Québec et le Maharashtra ont aussi convenu de travailler ensemble à la recherche sur les nanoparticules pour purifier l'eau et à la gestion des maladies infectieuses. On se mettra aussi ensemble pour réfléchir sur les nouvelles stratégies face au sida.