Le gouvernement du Québec a dégagé hier 3 millions de dollars pour venir en aide aux victimes du séisme en Haïti. Lorsqu'il a annoncé cette contribution, en marge du caucus de ses députés, le premier ministre Charest a indiqué que les fonds d'urgence seront versés aux organisations non gouvernementales québécoises qui sont déjà sur le terrain.

Les fonds seront répartis entre cinq organismes bien connus. La Croix-Rouge du Canada (division Québec) et Oxfam-Québec auront chacun 1 million; le Centre d'étude et de coopération internationale (CECI) obtiendra 500 000$; Développement et Paix ainsi que Médecins du monde auront chacun 250 000$.

L'intervention là-bas est «devenue une opération militaire» réalisée sous la direction de l'Organisation des Nations unies. Le Québec est prêt à faire davantage, mais doit «attendre le signal» indique-t-il.

L'attention de Québec se porte aussi sur les structures d'accueil à l'aéroport Montréal-Trudeau, où 1000 ressortissants ont déjà atterri. Quelques ministres du gouvernement québécois se sont réunis dimanche pour discuter des moyens d'intervention. «On va travailler avec le fédéral pour la prochaine étape, la réunification des familles et l'adoption» explique M. Charest, qui rencontrait ses députés en prévision de la réunion économique qui se tiendra à Lévis, demain soir et jeudi.

«La collaboration va bien avec le gouvernement fédéral, qui est le premier responsable en matière d'immigration», a-t-il dit. Québec estime qu'il faut «accélérer les dossiers, passer à une deuxième étape. Mais la priorité est d'aider les gens» insiste-t-il. En matière de réunification des familles, «on veut essayer de tenir compte du contexte particulier d'Haïti», a dit le premier ministre.

En outre, quelques ministères auront à «s'adapter» à la situation haïtienne. On a mis en place trois centres de service pour coordonner l'aide aux ressortissants à Montréal.

Haïti est déjà le principal bénéficiaire de l'aide étrangère du Québec, bien que ces questions ne soient pas officiellement de ses responsabilités, a rappelé M. Charest. Cette situation va perdurer, a-t-il assuré.