Plusieurs organismes ont vivement dénoncé, hier, la volte-face du gouvernement Charest concernant l'aide aux entreprises d'économie sociale. Comme l'a annoncé La Presse hier, après avoir annoncé une subvention de 3,5 millions à ces entreprises en octobre, le gouvernement leur demande aujourd'hui de trouver elles-mêmes cette somme.

Au Québec, 101 entreprises d'économie sociale aident 76 000 personnes âgées dans leurs tâches quotidiennes. Pour ces entreprises, principalement des organismes à but non lucratif, trouver 3,5 millions à même leur programme est impossible. Sans aide du gouvernement, elles craignent de devoir hausser leurs tarifs et de perdre leur clientèle la plus démunie.

La porte-parole officielle de l'opposition en la matière, Lisette Lapointe, a vertement critiqué le manque de leadership de la ministre déléguée aux services sociaux, Lise Thériault. «C'est consternant de voir la ministre faire ainsi volte-face», s'insurge Lisette Lapointe, qui qualifie cette décision «d'échec flagrant».

La ministre Thériault réplique qu'il est faux de prétendre que le gouvernement retire les 3,5 millions de dollars annoncés. «Au contraire, cette hausse (...) est maintenue et elle est versée en aide directe aux personnes les plus démunies», a déclaré Mme Thériault, tout en précisant que «la hausse annoncée sera financée par un réaménagement budgétaire à l'intérieur du programme».

Vite d'autres sourcesde financement

Le directeur général de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic, Luc Vallerand, demande justement à la ministre de «trouver rapidement d'autres sources de financement, à l'extérieur du programme actuel». «Même si on nous a informés que cette compression n'aurait pas d'effet immédiat sur la clientèle, à moyen et long terme, les personnes âgées à faible revenu pourraient être touchées», a dit M. Vallerand.

Pour l'Association des retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), le gouvernement Charest se targue sur toutes les tribunes d'accorder une place importante aux personnes âgées, mais en révisant à la baisse les subventions aux entreprises d'économie sociale, il montre que «ses actions ne suivent pas son discours».