Les entreprises qui se montrent généreuses envers le Parti libéral du Québec (PLQ) augmentent leurs chances d'obtenir des contrats du gouvernement, selon l'Action démocratique.

«On voit que ceux qui donnent au Parti libéral retirent la plus grande part du gâteau. C'est les chiffres qui disent ça», a soutenu mercredi la leader parlementaire de l'ADQ, la députée Sylvie Roy, en conférence de presse.

En compilant des données obtenues du ministère des Transports, grâce à la Loi d'accès à l'information, l'ADQ a calculé que depuis 2003 Québec avait octroyé 459 contrats, pour une valeur totale de 240 millions $, qui ne respectaient pas l'obligation de procéder par appel d'offres.

Par recoupements, l'ADQ a cherché à calculer quelle proportion des entreprises ayant obtenu ces contrats avaient contribué financièrement au PLQ.

On en est venu à la conclusion que 150 millions $ des 240 millions $ de contrats octroyés avaient été offerts à des entreprises donatrices au parti au pouvoir.

Mme Roy estime que cela ne peut être «le fruit du hasard» et que, de toute évidence, les chiffres démontrent une tendance à la hausse dans l'octroi de contrats de gré à gré.

La députée adéquiste est revenue à la charge une fois de plus pour revendiquer la tenue d'une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction.

D'après les documents obtenus par l'ADQ, le nombre de contrats accordés sans appel de soumissions serait passé de 277 en 2003-2004 à 574 en 2005-2006.

Mme Roy souligne que le gouvernement ne peut invoquer l'urgence d'agir pour enfreindre les règles à tout moment.

Les données obtenues par l'ADQ indiquent aussi que la valeur des contrats sans appel d'offres a bondi. Alors que le contrat moyen sans appel de soumissions était d'une valeur de 290 000 $ en 2007-2008, la moyenne se situait à 430 000 $ pour les six premiers mois de l'année en cours.

La ministre des Transports, Julie Boulet, a réagi par voie de communiqué, en qualifiant de «mensongères» les allégations de Mme Roy.

«Alors que les investissements routiers atteignent des niveaux historiques, la proportion de contrats attribués de gré à gré a diminué de 40,3 pour cent à 23,4 pour cent entre 2002-2003 et 2008-2009», a fait valoir la ministre Boulet.

«Pour cette période, le nombre total de contrats accordés est passé de 1578 à 4089, et leur valeur, de 1,1 milliard $ à 2,6 milliards $. Une comparaison sérieuse doit se faire à la lumière de cette information», a-t-elle ajouté.