Le portrait annuel des services de garde n'a pas été publié depuis cinq ans.Alors que le réseau des garderies et des Centres de la petite enfance (CPE) est en pleine expansion, le portrait d'ensemble le plus récent produit par le ministère de Tony Tomassi se réfère à l'année 2004-2005 et les données qu'on y trouve, qui datent d'au moins cinq ans, sont obsolètes.

C'est La Presse Canadienne qui a appris au ministre Tomassi, cette semaine, que les rapports 2005-2006, 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009 manquaient toujours à l'appel.

Interrogé à savoir pourquoi tel était le cas, le ministre a semblé pris au dépourvu. «C'est la première fois que j'en entends parler», a-t-il laissé tomber.

Il est donc à peu près impossible d'avoir une vue d'ensemble de la situation qui prévaut dans les services de garde au Québec.

Les omissions du ministre Tomassi, et de celle qui l'a précédé dans ses fonctions, Michelle Courchesne, apparaissent au moment où on attend toujours, par ailleurs, que soient rendues publiques, comme promis, les conclusions des inspections effectuées dans le réseau, et que soient créées les places annoncées.

Cela commence à faire beaucoup, selon le porte-parole de l'opposition officielle en la matière, Nicholas Girard, qui considère que «quelque chose ne tourne pas rond» au ministère de la Famille.

Le ministre Tomassi «ne gagnera pas le prix de la transparence», en agissant de la sorte, selon lui.

«Qu'est-ce que le ministère a à cacher?», demande le député péquiste de Gouin, en déplorant notamment le fait qu'on puisse compter sur seulement 20% des 6300 places qui devaient être créées cette année.

Véritable bible pour connaître l'état de santé du réseau, le document intitulé Situation dans les centres de la petite enfance et dans les garderies est pourtant censé être publié annuellement.

Bourré de tableaux, il est produit à partir d'un questionnaire détaillé que tous les services de garde doivent remplir et retourner au ministère avant le 30 juin de chaque année.

Au ministère de la Famille et au cabinet du ministre, on se perdait en conjectures pour justifier l'omission et, surtout, le retard de plusieurs années.

À la base, il y aurait eu un problème avec un fournisseur et on explique qu'il fallait s'adapter aux changements survenus dans le réseau avec la création des bureaux coordonnateurs. Or, ce changement date de 2005.

On soutient que les documents seront rendus publics incessamment.

Le portrait annuel des services de garde contient une mine de renseignements allant de la répartition détaillée des places dans toutes les régions du Québec à la gestion des listes d'attente, en passant par l'évaluation et les qualifications du personnel.

Quant aux inspections dans les services de garde, le ministre Tomassi s'était engagé au printemps à rendre publiques leurs conclusions. Ces rapports indiquent les lacunes, par exemple en matière de salubrité ou de sécurité, observées sur le terrain par les inspecteurs du ministère.

Encore cette semaine, le ministre s'est engagé à les rendre publics d'ici la fin de l'année. Actuellement, il faut avoir recours à la Loi d'accès à l'information pour obtenir des renseignements sur les garderies fautives.