Le député de Chauveau, Gérard Deltell, sera officiellement nommé chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ) jeudi. Le chef démissionnaire, Gilles Taillon, a décidé de quitter ses fonctions immédiatement.

Lors d'une réunion mercredi soir à Montréal, le comité exécutif de l'ADQ a opté pour un couronnement rapide de M. Deltell, un scénario qui circulait déjà à l'interne depuis quelques jours.

Le président de la commission juridique du parti, Marc-André Gravel, a informé les membres du comité exécutif que Gilles Taillon quittait la barre du parti sur-le-champ, sans attendre l'élection d'un nouveau chef. M. Taillon a remis une lettre à M. Gravel cette semaine pour l'informer de sa décision.

Jeudi matin, les quatre députés de l'ADQ se réuniront en caucus pour entériner la décision. Les membres du comité exécutif - dont fait partie Gérard Deltell - participeront ensuite à une dernière conférence téléphonique.

Puis, vers midi, le parti annoncera officiellement la nomination de M. Deltell à la tête du parti. Cette nomination serait appelée à être entérinée par les militants à l'occasion d'un conseil général au printemps prochain.

Gilles Taillon a annoncé la semaine dernière qu'il quittait la direction du parti «pour mettre fin aux luttes intestines stériles» au sein de l'ADQ. Il souhaitait toutefois attendre que le nouveau chef soit élu par les membres du parti avant de tirer sa révérence.

Pressions des fondateurs de l'ADQ

Or, la pression se faisait de plus en plus forte sur M. Taillon pour qu'il quitte la barre de l'ADQ sans plus attendre.

Les députés Sylvie Roy, Janvier Grondin et François Bonnardel, ainsi que les fondateurs du parti, Mario Dumont et Jean Allaire, militaient pour un «couronnement rapide». Tous plaidaient en faveur de Gérard Deltell, l'ex-reporter de TQS, devenue V.

La semaine dernière, Gilles Taillon refusait encore de céder aux pressions. Il avait notamment accusé Gérard Deltell d'avoir «sapé» son leadership et prévoyait rencontrer mardi les quatre députés de son parti.

Gilles Taillon a finalement renoncé à cette rencontre. Il a fait cette volte-face après que la commission jeunesse de l'ADQ eut décidé de réclamer, elle aussi, son départ immédiat.

La course à la direction a été dure pour M. Taillon, qui combat une récidive du cancer de la prostate. Il a gagné par une seule voix devant son adversaire Éric Caire.

M. Caire et son lieutenant, Marc Picard, ont claqué la porte du parti trois semaines après l'élection. Ils ont déploré que le président de l'ADQ ait financé la campagne de Gilles Taillon.

- Avec Tommy Chouinard