Pauline Marois peut bien faire un appel du pied, Éric Caire y reste totalement insensible. Celui qui a quitté l'ADQ vendredi n'a pas l'intention de se joindre au Parti québécois.

«D'abord je ne suis pas souverainiste. Je l'ai déjà été mais je ne pense plus que ce soit la meilleure option. Vaut mieux un Québec autonome au sein du Canada selon moi», a déclaré Éric Caire, le député de La Peltrie. Il répète qu'il a l'intention de terminer son mandat comme député indépendant - comme l'a annoncé son collègue Marc Picard, qui a quitté l'ADQ vendredi aussi.

Ironiquement M. Caire souligne qu'il serait prêt à se joindre à une coalition où se retrouveraient des élus péquistes plus proches de sa vision de centre-droite, les députés Claude Pinard (Saint-Maurice) et Nicolas Marceau (Rousseau), «sont clairement plus à droite» plus proches du courant de pensée qu'incarnait un François Legault, relève-t-il. Il souligne que son collège Marc Picard, «voit les choses pas mal comme moi».

M. Caire insiste qu'il n'a pas claqué la porte pour inciter Gilles Taillon, le nouveau chef, à jeter l'éponge. «Il est en train de tuer tranquillement ce qui reste de l'ADQ», souligne Caire. Sylvie Roy, l'une des quatre élus qui restent à l'ADQ -qui en comptait sept au lendemain de l'élection du 8 décembre-, estime que le départ de MM. Caire et Picard n'entraînera pas de revue de l'entente conclue au Bureau de l'Assemblée nationale. Selon cette entente, conclue entre les trois partis pour cette 39e législature, 5 sièges ou 12 % des suffrages sont nécessaires pour être un parti reconnu. Cette reconnaissance procure au parti un budget de recherche et un droit de parole à l'Assemblée nationale. On estime du côté de l'ADQ, que cette entente s'applique au résultat de l'élection générale, sans égard aux fluctuations de sièges au cours du mandat. Plus tôt, la chef péquiste Pauline Marois s'était dite disposée à ouvrir les bras aux ex-adéquistes Éric Caire et Marc Picard.

Chef de l'opposition officielle, Mme Marois, n'a pas l'intention de les solliciter, mais elle ne cache pas son intérêt s'ils souhaitent se joindre aux rangs du PQ. De passage dans sa circonscription à La Malbaie au cours de la fin de semaine, elle a cependant jugé nécessaire au préalable de tenir des discussions sur certaines orientations politiques, notamment la souveraineté. Elle a toutefois ajouté que le PQ était un parti de coalition regroupant des gens de gauche et de droite.