La chef péquiste Pauline Marois a confié avoir éprouvé des tiraillements durant la dernière campagne électorale municipale.

«Cette élection a été crève-coeur dans plusieurs circonscriptions où nous avions des sympathisants souverainistes des deux côtés», reconnaît Mme Marois.

Les troupes souverainistes ont été divisées, tant à Longueuil, sur la Rive-Sud, qu'à Montréal. Le mot d'ordre donné aux militants a été de choisir librement leurs clans, ce qui n'a pas permis de mettre la machine péquiste à profit.

Une situation particulièrement vraie à Montréal, où s'affrontaient les deux anciennes ministres péquistes Louise Harel, de Vision Montréal et Diane Lemieux, d'Union Montréal.

Au lieu de trancher entre un souverainiste ou un autre, les bénévoles ont été invités à militer là où ils le voulaient. Les députés du parti, quant à eux, ont été priés de faire preuve de réserve.

A Longueuil, toutefois, le député de Bourget, Maka Kotto, a fait du porte-à-porte en compagnie de la nouvelle mairesse, Caroline St-Hilaire, ancienne députée bloquiste de Longueuil-Pierre-Boucher. «J'espère bien qu'il a fait campagne avec Caroline, c'est sa conjointe», répond Pauline Marois.

N'empêche que la discrétion générale forcée a peut-être coûté la victoire à Louise Harel. En évitant de séparer les forces souverainistes, Pauline Marois concède que toute la vigueur n'a pas été mise à contribution. A cette situation délicate, s'ajoute aussi le désir de la chef de Vision Montréal de représenter tous les citoyens, peu importe leur point de vue sur la question nationale.

«J'en ai parlé avec Louise lundi. Je lui ai dit que ça avait été très dur et le résultat est un peu triste pour elle. Elle ne le méritait pas parce c'est une femme de grande qualité», avoue Mme Marois.

Outre cette défaite, qui rejaillit malgré tout sur son parti, la chef de l'opposition souhaite attirer l'attention sur une autre conclusion: le rehaussement nécessaire du taux de participation.

«Il faut tout faire pour augmenter les taux, non seulement au municipal, mais aussi au provincial. Il faut aussi chercher à mobiliser les jeunes», indique-t-elle.

Pauline Marois croit par ailleurs que toute l'odeur de scandale qui continue de flotter comme un smog sur la classe politique, crée un effet de désabusement. Alors qu'elle considère l'implication politique comme un acte de changement, elle déplore qu'on l'attribue maintenant à des jeux malsains où fomente la collusion.