Le premier ministre Jean Charest s'entretiendra avec le premier ministre de la Russie, Vladimir Poutine, en décembre, à Moscou, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne.

La rencontre constituera un des points forts d'une mission d'environ une semaine, en vue de donner un nouvel élan, surtout économique, à la relation Québec-Russie, ont indiqué des sources québécoises et russes.

C'est la première fois qu'un premier ministre du Québec dirige une mission officielle au pays de Pouchkine et Tchekhov.

La mission sera l'occasion pour les premiers ministres Charest et Poutine de signer une entente de coopération formelle et permanente entre les deux

DÉtats, dans les domaines de l'économie, de la culture, de l'éducation et de l'environnement, notamment.

Le Québec, qui exporte l'essentiel de ses produits vers les États-Unis, cherche depuis des années à diversifier ses marchés, d'où l'idée de cette mission en Russie, qui sera suivie en février d'une autre mission, avec une imposante délégation de gens d'affaires, en Inde, où le premier ministre s'était rendu une première fois en 2006.

À Moscou et à St-Petersburg, M. Charest, accompagné de gens d'affaires désireux de percer ce marché et de dirigeants issus des milieux universitaire et culturel, tâtera le terrain pour voir les possibilités d'exportations et d'investissements, tant pour les Russes au Québec que pour les entreprises québécoises là-bas.

À l'heure actuelle, le Québec importe deux fois plus qu'il n'exporte en Russie.

N'empêche, pour le Québec, les possibilités d'affaires à conclure là-bas semblent pratiquement infinies, à première vue.

Du côté russe, on dit que le Québec a plus que jamais la cote en Russie. Les exploits au théâtre de Robert Lepage, de même que ceux, dans l'espace ou sous le chapiteau, de Guy Laliberté, du Cirque du Soleil, ont, dit-on, éveillé un intérêt certain pour tout ce qui vient du Québec.

Le Cirque du Soleil projette d'ailleurs présenter un spectacle en permanence à Moscou dans les prochaines années.

«Les occasions d'affaires pour des partenariats sont énormes», a convenu en entrevue un porte-parole de l'ambassade russe à Ottawa, Alexander Rupkin, qui s'est montré très enthousiaste à l'idée de voir le Québec «développer des liens» plus étroits avec son pays.

«La cote du Québec est à la hausse en Russie», a-t-il assuré.

La visite du Québec survient au moment où ce très vaste pays, qui compte 142 millions de personnes, cherche à mettre à niveau ses infrastructures et à se mettre au goût du jour sur le plan technologique, des secteurs où des entreprises québécoises ont montré leur savoir-faire.

La tenue des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, sur la mer Noire, en 2014, ouvre aussi la porte à divers contrats, notamment à des firmes d'ingénieurs-conseils, pour la construction d'infrastructures routières, d'un lien ferroviaire et d'équipements.

De plus, la société d'État qui détient le monopole du transport ferroviaire au pays, Russian Railways, veut renouveler son parc de voies ferrées et ses wagons.

Certaines firmes et entreprises québécoises, comme SNC-Lavalin et Bombardier, sont déjà présentes en terre russe depuis des années.

Dans un passé récent, deux missions économiques, pilotées par les ministres Raymond Bachand, en septembre 2008, puis, plus récemment en juin, Pierre Arcand, ont préparé le terrain à la visite officielle du premier ministre Charest.

Ce dernier se rend là-bas immédiatement après la fin des travaux parlementaires, au début décembre, avant de prendre la route du Danemark, à Copenhague, où il participera à la conférence de Nations unies sur les changements climatiques.

La mission russe aura aussi un volet éducatif et culturel.

Le premier ministre Charest aura des bonnes nouvelles, notamment, pour le Centre Moscou-Québec, qui célèbre cette année son 10e anniversaire. Ce centre procède à des échanges d'étudiants et de professeurs entre Moscou et l'Université Laval, à Québec.

Par ailleurs, le Bureau du premier ministre Charest a refusé de confirmer la nouvelle.