Le nouveau député péquiste de Rousseau, l'économiste Nicolas Marceau, approuve l'idée du gouvernement Charest d'augmenter les tarifs comme ceux de l'hydroélectricité une fois que la reprise économique se sera confirmée.

Cette sortie risque d'embarrasser Pauline Marois, qui refuse jusqu'à maintenant de se prononcer sur le sujet.

De son côté, Jean Charest n'a pas nié que son gouvernement veut hausser les tarifs préférentiels du bloc patrimonial d'Hydro-Québec - ces 165 térawattheures dont le prix est fixé à 2,8 cents le kilowattheure. Il a prévenu que le gouvernement devra prendre des mesures «pas toujours populaires» pour retrouver l'équilibre budgétaire. Il avait pourtant promis de ne pas toucher au bloc patrimonial dans sa plus récente stratégie énergétique.

 

Augmenter les tarifs et majorer la TVQ comme veut le faire le gouvernement sont «des voies intéressantes» en vue de renflouer les coffres de l'État, a affirmé Nicolas Marceau hier, après avoir prêté serment à l'Assemblée nationale. «Il y a eu des démonstrations dans d'autres pays qui montrent que ça peut être de bonnes avenues pour une meilleure croissance économique, pour plus d'équité.»

Ces mesures ne devraient entrer en vigueur qu'après la récession, a toutefois prévenu le nouveau député, élu le 21 septembre. Selon le successeur de François Legault dans Rousseau, le gouvernement doit présenter rapidement un «plan complet» sur le retour à l'équilibre budgétaire, ce qui permettra de mieux évaluer sa stratégie.

Avant de faire le saut en politique, Nicolas Marceau s'était déjà prononcé en faveur d'une hausse des tarifs d'Hydro-Québec. Invité à titre de conférencier au conseil général du PQ, en février dernier, il avait plaidé pour une hausse de la TVQ et des tarifs afin de retrouver l'équilibre budgétaire. Pauline Marois avait refusé de prendre position.

Lors de la période des questions, la chef péquiste a accusé Jean Charest de renier son engagement de maintenir tel quel le bloc patrimonial. Cette promesse est inscrite dans la stratégie énergétique 2006-2015.

«Il veut faire exploser les tarifs, a-t-elle lancé. Hydro-Québec a déjà augmenté les tarifs de plus de 18% depuis cinq ans. Ils annoncent une demande de plus de 8% pour les cinq prochaines années, et maintenant, le premier ministre a le bloc patrimonial dans sa mire», a-t-elle affirmé. Un peu plus tôt, lors d'un point de presse, elle n'avait pas voulu se prononcer sur une révision du bloc patrimonial. Elle s'est contentée de dire qu'elle est «favorable à débattre» des hausses tarifaires.

Jean Charest a déclaré: «Nous vivons la pire crise économique depuis les 70 dernières années, et nous devrons, comme société, prendre les mesures responsables, pas toujours populaires, pas toujours faciles.»