Divisés, les 400 délégués du Parti libéral du Québec réunis toute la fin de semaine en conseil général, à Drummondville, ont voté samedi en faveur de l'imposition de droits de scolarité «modestes» pour les élèves du collégial.

Cette proposition faisait partie d'une longue liste de suggestions de hausses de tarifs, notamment ceux de l'électricité, dont les militants doivent poursuivre l'étude dimanche matin. La proposition d'instaurer des droits de scolarité au cégep, mise de l'avant par la commission politique et la commission jeunesse du PLQ, n'est pas passée comme une lettre à la poste.

Des militants comme Jean François Trudel, de la circonscription d'Anjou, sont venus au micro pour dire que «le citron avait été assez pressé» du côté des étudiants, qui doivent faire face à des hausses régulières de droits à l'université. Un libéral de Notre-Dame-de-Grâce a signalé que les droits «modestes» pourraient rapidement devenir «modérés», puis augmenter année après année. En revanche, pour Robert Diotte, membre de la commission politique, les études collégiales sont une porte ouverte vers de meilleurs salaires; il serait donc normal que les étudiants soient appelés à contribuer.

La proposition, adoptée par une majorité d'une dizaine de voix seulement, a placé des députés dans les deux camps. Maryse Gaudreau, députée de Hull, était par exemple favorable, tandis que Jean D'Amours, nouvel élu dans Rivière-du-Loup, s'y opposait.

Tarifs d'électricité

D'autres propositions en faveur d'une hausse des tarifs d'électricité ont aussi été adoptées. On propose une grille tarifaire qui tiendrait compte du moment de la consommation, mais on reconnaît que la proposition «ajoutera, en théorie, environ quelques dollars de plus par mois» à la facture d'électricité résidentielle.

Bien des résolutions visant à rétablir l'équilibre des finances publiques n'ont pas soulevé d'enthousiasme. La plupart furent adoptées sans même que l'on en débatte aux micros.

En revanche, les délégués ont repoussé d'autres propositions de la commission juridique. Ainsi, on ne veut pas confier au privé l'administration des régimes de retraite des fonctionnaires. On a adopté une mesure pour éliminer le Centre financier international, «le rêve de Bernard Landry qui voulait avoir un petit Wall Street à Montréal», a résumé un militant. Toutefois, une recommandation similaire cherchant à faire disparaître le Centre de recherche industrielle (CRIQ) a été repoussée par les délégués.

Commission scolaires

Tout en étant favorables à l'idée de réduire les dépenses des commissions scolaires, les militants s'opposent à ce qu'on en réduise le nombre.

Dimanche les délégués se prononceront sur d'autres idées susceptibles de soulever des débats intenses. On préconise la mise en place de nombreux postes de péage, dans la région de Montréal, mais aussi sur la plupart des autoroutes pour financer l'entretient du réseau routier.

Nouveau président

Le conseil général a aussi eu à choisir un nouveau président pour le Parti libéral. Jean D'Amour, qui occupait cette fonction, a été élu en juin dernier député de Rivière-du-Loup. Marc Tanguay, un militant de la Rive-Sud qui avait été candidat dans Chambly, en 2007, l'a emporté sur Karine Joizil, militante de Montréal. Mme Joiziil avait contribué à convaincre le gouvernement Charest de financer la procréation assistée au début de 2009.

Vendredi soir, le premier ministre Charest avait mis la table pour la discussion sur les tarifs gouvernementaux et l'équilibre budgétaire, estimant que la majoration de ces tarifs n'était pas une panacée. Selon lui, au-delà d'un exercice comptable, les choix quant aux tarifs doivent avoir un impact sur les habitudes de vie, les attitudes des Québécois.