Officiellement souverainiste selon sa charte fondatrice, Québec solidaire souhaite maintenant mettre de la chair autour du concept. Le parti de Françoise David et d'Amir Khadir appelle ses membres à définir en congrès ce que serait la «République du Québec».

«Les gens nous connaissent comme étant un parti écologiste, féministe et de gauche. Maintenant, ce que nous souhaitons, c'est clarifier ce que nous voulons dire par "parti souverainiste"», a expliqué hier Françoise David. «Qu'est-ce qu'il veut dire, ce mot-là ? Quelles sont les stratégies que nous voulons utiliser pour y arriver ?»

 

Au cours d'un congrès qui se tiendra à la mi-novembre à Laval, les membres de Québec solidaire devront notamment se prononcer sur une série de positions mises de l'avant par la commission politique du parti. Celle-ci propose notamment, advenant l'élection d'un gouvernement dirigé par Québec solidaire, l'élection d'une «assemblée constituante» qui aurait pour mandat de rédiger une Constitution pour un éventuel Québec souverain.

Les militants devront aussi clarifier en congrès la position de Québec solidaire face à l'intégration des immigrants, ainsi que se prononcer sur la réforme du mode de scrutin.

La souveraineté, un handicap ?

Malgré les difficultés qu'éprouvent actuellement le Parti québécois et le Bloc québécois à susciter l'intérêt autour du projet de souveraineté, Françoise David se dit persuadée de ne pas faire fausse route en abordant le sujet de plein front en congrès. «J'ai été frappée de voir, dans un récent sondage, que l'appui à la souveraineté est toujours de 41 %, alors qu'on n'en parle à peu près pas. Il suffirait de peu pour que le niveau d'appui dépasse 50 %», croit Mme David.

Québec solidaire, qui compte autour de 5000 membres, espère attirer au moins 300 personnes à son congrès.