Des associations de professeurs, d'étudiants et d'élèves ont vivement réagi samedi à la proposition de l'aile jeunesse de l'ADQ d'abolir la formation pré-universitaire au cégep.   

«Une étude de la Fédération des commissions scolaires du Québec réalisée en 2003 démontre que nous pourrions économiser un milliard de dollars en abolissant la formation pré-universitaire au Cégep», a expliqué à La Presse le porte-parole de l'aile jeunesse de l'ADQ, Guillaume Leduc. «Il est temps de commencer à penser à des mesures comme celles-là qui nous permettraient de réduire la taille de la dette.» La proposition des jeunes adéquistes suggère d'ajouter une année au primaire et une année au secondaire. Des professeurs du collégial pourraient alors être relocalisés au secondaire. La formation technique serait quant à elle maintenue.

L'idée n'a pas tardé à susciter une levée de boucliers de la part d'associations étudiantes et de professeurs.

La Fédération étudiante collégiale du Québec, la Fédération étudiante universitaire du Québec, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep et la Fédération du personnel professionnel des collèges ont tour à tour déploré la proposition.

Des associations étudiantes des universités McGill, Laval et de l'UQAM ont également fait part de leur désaccord, accusant la formation jeunesse de «manquer d'attention».

«C'est tout à fait farfelu, ces jeunes-là n'ont pas fait leurs devoirs», a affirmé le président de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep, Mario Beauchemin.

«Ça va coûter très cher de brasser ces structures-là, a-t-il poursuivi. Y-a-t-il assez de place dans les écoles primaires et secondaires pour absorber les nouveaux étudiants? Qu'est-ce que l'on fait avec les espaces vacants, les professeurs? Qu'est-ce qui advient de la formation générale pour les étudiants qui font des DEC techniques? Ça sent l'improvisation.»

Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Xavier Lafrenière-Boucher, abonde dans son sens.

«C'est une idée radicale et complètement déconnectée de la réalité. Grâce au cégep, le Québec est la province canadienne avec le taux de diplomation postsecondaire le plus élevé. En éliminant le réseau collégial, on met derrière toute une suite d'avancées sociales.»

Ce week-end, les jeunes adéquistes débattront également d'une proposition qui vise à déréglementer les droits de scolarité à l'université et ainsi faire payer aux étudiants 38,1% du coût réel de leur formation.

«En cette période de crise économique, il est hasardeux de proposer des mesures qui tendent à appauvrir les familles de la classe moyenne et les étudiants simplement pour se faire du capital politique», a quant à lui déclaré le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Jean Grégoire.