L'État québécois devrait envisager de compenser financièrement les victimes de fraudes économiques, selon Pauline Marois.

La chef de l'opposition officielle compte profiter de la rentrée parlementaire, le 15 septembre, pour exhorter le gouvernement à serrer la vis aux «fraudeurs à cravate».

Ainsi, Mme Marois souhaite que ces fraudeurs subissent des peines plus lourdes, et ne puissent plus obtenir une libération conditionnelle au sixième de leur peine.

Elle revendique la création d'une escouade spéciale à la Sûreté du Québec contre les crimes économiques et un renforcement des pouvoirs octroyés à l'Autorité des marchés financiers (AMF).

La chef péquiste a mis fin jeudi à une rencontre de deux jours de ses députés, tenue en vue de préparer la rentrée parlementaire.

Interrogée en point de presse à savoir si l'État devait compenser les victimes des fraudeurs de haut vol, Mme Marois a dit que c'était «le genre de discussion qu'on devrait avoir en commission parlementaire».

Pour l'instant, le PQ pense surtout à un fonds d'assurance, financé par des contributions des investisseurs et des conseillers financiers.

«Je suis outrée et littéralement consternée de ce qui se passe pour les gens qui vont perdre en deux ans les économies de toute une vie. Il faut que le gouvernement agisse sur ce front-là», a déclaré Mme Marois au terme du caucus.

Le gouvernement a une responsabilité envers les victimes, selon elle.

Conscient, par ailleurs, que son message passe mal dans la population, le Parti québécois planche sur les moyens à privilégier pour mieux communiquer avec elle.

Jeudi matin, en marge d'une réunion de deux jours des députés du PQ visant à préparer la rentrée parlementaire, le président du parti, Jonathan Valois, a convenu que le parti serait en fâcheuse position si des élections générales avaient lieu maintenant.

Le parti est en restructuration et devrait «prendre les bouchées doubles», si jamais un scrutin était déclenché maintenant, a-t-il dit, en rappelant qu'il restait normalement trois ans avant la prochaine campagne électorale, donc amplement de temps pour corriger le tir, pour ce qui est de promouvoir la souveraineté ou tout autre dossier.

La veille, le leader parlementaire de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, avait affirmé que pour réussir à marquer des points contre le gouvernement, le PQ devait simplifier son message.

De son côté, lors d'un bref point de presse, la chef du parti, Pauline Marois, a dit souhaiter que son équipe parle plus directement à la population, pour mieux faire comprendre son message.

Elle a nié, cependant, que le PQ connaisse un véritable problème de communication.