Pendant que la ministre responsable des Sports, Michelle Courchesne, vit le deuil de son mari, un programme d'aide aux athlètes amateur est paralysé. Et des espoirs olympiques s'impatientent en attendant un chèque du gouvernement qui tarde à venir.

Le programme Équipe Québec permet aux espoirs olympiques de recevoir deux subventions totalisant 6000$ par année. À cela s'ajoute un crédit d'impôt de 4000$.

 

Normalement, un versement de 3000$ est expédié aux athlètes à la mi-juillet, explique l'escrimeur Nicolas Mayer. Mais cette année, le chèque se fait attendre. Lorsqu'il a joint le ministère de l'Éducation, des Loisirs et des Sports pour savoir quand il toucherait les fonds, M. Mayer s'est fait dire qu'il lui faudrait patienter.

«On ne sait pas quand nous allons avoir les fonds, a-t-il affirmé. On se fait dire à la mi-août au plus tôt. Normalement, on les reçoit au plus tard à la mi-juillet. C'est un mois de retard.»

La ministre Courchesne a eu la douleur de perdre son mari tout récemment, explique-t-on à son bureau. Les funérailles ont été célébrées le 16 juillet et la ministre est en congé depuis. Puisqu'elle approuve personnellement toutes les subventions qui sont expédiées aux athlètes, le programme est paralysé.

«Mme Courchesne signe toutes ses lettres, a expliqué sa porte-parole, Kim Ledoux. Il n'y a pas d'appareil avec sa signature, contrairement à ce qu'on peut retrouver dans les cabinets d'autres ministres. Elle lit absolument tout ce qu'elle signe.»

Mme Ledoux assure que les athlètes recevront leurs subventions «dans les prochains jours».

Les athlètes joints hier sympathisent avec la ministre. Mais ils estiment que le programme dont ils dépendent ne devrait pas être stoppé en son absence. Car sauf quelques rares exceptions, la plupart n'ont pas la chance d'être commandités par des entreprises privées. Et ils dépendent entièrement de l'aide gouvernementale de Québec et d'Ottawa.

«Je peux très bien comprendre que Mme Courchesne prenne congé, explique M. Mayer. Mais le système en place fait en sorte qu'on répond très mal à la situation. Les athlètes, habituellement, vivent sous le seuil de la pauvreté. Et 3000$, c'est le plus important chèque qu'ils reçoivent dans l'année.»

Un espoir olympique, qui a requis l'anonymat, souligne que le chèque constitue le cinquième de son revenu annuel.

«J'ai des dépenses de voyage à payer, et tout est porté à ma carte de crédit. Pour ma part, je bénéficie de l'aide de mes parents, mais d'autres athlètes n'ont pas cette chance.»