Préoccupés par l'état des services sociaux dans le Grand Nord québécois, la ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, et son collègue responsable des Autochtones, Pierre Corbeil, comptent se rendre au Nunavik le mois prochain dans l'espoir d'améliorer la situation.

«Il est important de bien soutenir les travailleurs sociaux dans le Nord», a reconnu Mme Thériault dans une entrevue téléphonique, la semaine dernière.

La ministre responsable de la Protection de la jeunesse réagissait à un reportage paru dans La Presse, qui révélait que, confrontés à une pénurie chronique de ressources, les travailleurs sociaux qui desservent les 14 villages du Nunavik sont sur le point de craquer.

«La situation est fragile et inquiétante, nous lançons un cri de désespoir», avait dit à La Presse un responsable de la Protection de la jeunesse à Kuujjuaq, André Lebon.

Ce dernier avait fait parvenir à la ministre Thériault huit suggestions pour améliorer les conditions de travail des intervenants sociaux du Nord, pour qu'il soit plus facile de les recruter, mais aussi de les retenir dans cette région. Il y propose entre autres d'offrir une prime d'éloignement semblable à celle dont bénéficient les infirmières, de faciliter les affectations temporaires dans le Nord, mais aussi d'offrir de meilleures conditions de logement, de transport et de communication, question de rendre plus facile la vie dans des villages isolés.

Le gouvernement a déjà pris de nombreux engagements financiers pour atténuer les problèmes du Grand Nord, dont un budget récurrent de 3 millions pour embaucher 25 nouvelles personnes dans la région, a rappelé Lise Thériault. Le problème, c'est que ce personnel est très difficile à recruter, dans les conditions actuelles.

«Je suis consciente qu'il y a beaucoup de fatigue chez les employés», a affirmé la ministre, qui se dit disposée à examiner sérieusement les huit recommandations de la DPJ du Nunavik.

Elle dit avoir attendu la fin de la session parlementaire pour visiter le Nord avec le ministre Pierre Corbeil.

«Toute cette question me préoccupe beaucoup, les enfants du Nord ont droit aux mêmes services que les autres enfants du Québec», conclut-elle.

En début de semaine, les députés Camil Bouchard, porte-parole de l'opposition dans les dossiers qui concernent les Premières Nations, et René Gauvreau, responsable de la Protection de la jeunesse, ont demandé aux deux ministres de faire preuve de leadership et de «poser des gestes significatifs» pour aider les enfants du Nunavik.