Le candidat-vedette Clément Gignac a remporté le fief libéral de Marguerite-Bourgeoys hier soir, en devançant ses adversaires de 5927 voix. L'économiste, qui sera sans doute nommé ministre ce matin, a affirmé qu'il acceptera «le rôle qu'on lui donnera».

«Le 22 juin va rester graver dans ma mémoire à jamais», a affirmé l'homme de 54 ans devant plus de 200 militants rassemblés à LaSalle.«Lors de mon porte-à-porte, j'ai parlé de création de la richesse, de développement économique et d'économie. Pendant ce temps, mes adversaires parlaient de référendums ou des crises politiques», a-t-il poursuivi.

Questionné sur le rôle de Clément Gignac au sein du cabinet, le premier ministre Jean Charest s'est contenté d'affirmer qu'il avait recruté l'ancien porte-parole de la Banque Nationale pour renforcer son équipe économique.

«Je suis très heureux de nos victoires dans Marguerite-Bourgeoys et dans Rivière-du-Loup, a-t-il affirmé au terme du rassemblement. Elles démontrent que les Québécois veulent que l'on s'occupe des questions d'emploi et d'économie... Avec l'élection de Clément Gignac, je veux une voix forte sur le plan économique et avec Jean D'Amour dans Rivière-du-Loup, je veux une voix forte pour les régions.»

«Ne soyez pas surpris de m'entendre parler d'économie dans les prochains mois», a renchéri Clément Gignac.

Château fort libéral

Depuis sa création dans les années 80, la circonscription électorale de Marguerite-Bourgeoys a toujours été représentée par un candidat du PLQ. Mais le responsable des communications au comité électoral de Marguerite-Bourgeoys, Éric Prud'Homme, a insisté sur le fait que la lutte n'était pas gagnée d'avance.

«Lors d'une élection partielle, les gens ont tendance à voter différemment que dans une élection générale. De plus, M. Gignac est surtout connu au sein de la population francophone. Dans les populations anglophones et allophones, la réponse n'était pas la même. C'est pour cela que nous sommes allés sur le terrain jusqu'à dimanche matin.»

Avant de se lancer en politique, Clément Gignac était conseiller spécial auprès du sous-ministre des Finances à Ottawa.

Récemment, la chef péquiste, Pauline Marois, l'a accusé d'avoir «trahi» le Québec en travaillant à la création d'une commission des valeurs mobilières pancanadienne, une initiative critiquée par le PLQ. Selon Éric Prud'Homme, cette critique n'a pas trouvé d'écho chez les électeurs. «Ce dossier-là a été déposé deux semaines après l'entrée en fonction de M. Gignac, a-t-il précisé. Ce serait donc lui donner beaucoup de mérite d'affirmer qu'il a été l'architecte de ce plan. Il ne faisait pas partie du comité d'experts et son nom ne figure pas dans le rapport.»

La candidate péquiste Christine Normandin a récolté 1826 votes et l'adéquiste Diane Charbonneau, 397 votes. Le taux de participation était de 23,26%.