Bien qu'elle soutienne qu'elle se serait opposée au changement de statut de la Société d'habitation et de développement de Montréal, la ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau a tout de même donné un million de dollars en subvention pour le fonctionnement de la nouvelle société à but non lucratif dont elle ignorait l'existence.

«Pourquoi la ministre a-t-elle donné 1 million à un organisme auquel elle aurait dit non?» a demandé hier la députée péquiste d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier. Jusqu'ici, Mme Normandeau a toujours soutenu que «si la Ville de Montréal avait eu la délicatesse, si elle avait pris soin de nous informer de changer les statuts de la SHDM, nous aurions dit non», a soutenu la ministre des Affaires municipales.

 

Or, a relevé Mme Poirier, aux premiers états financiers de la nouvelle SHDM, en décembre 2007, on constate que la Ville a injecté 9 millions dans l'organisme, mais que le ministère des Affaires municipales avait aussi donné un million à titre de fonds de roulement.

Selon Mme Normandeau, «il y a une obstination de l'opposition à ne rien comprendre dans ce dossier». L'administration Tremblay a reconnu que le passage de la SHDM de société paramunicipale à organisme sans but lucratif avait été une erreur. La situation sera corrigée dès juin avec l'adoption de dispositions législatives.

En outre, a souligné la ministre, dans son rapport impitoyable sur la SHDM, le vérificateur de la Ville n'a jamais blâmé le ministère des Affaires municipales.

Pour Mme Normandeau, le changement de statut de la SHDM est de la responsabilité de l'administration Tremblay. «Le poids de cette décision repose sur les autorités de la Ville de Montréal et les dirigeants de la SHDM», a-t-elle soutenu.