L'attribution des contrats d'informatique au gouvernement du Québec pourrait faire l'objet d'une «superbe vérification», estime Renaud Lachance, qui constate que dans bon nombre de cas, ces projets coûtent bien plus cher que prévu.

Le vérificateur général n'a toutefois pas enclenché une telle étude encore, a expliqué hier M. Lachance, levant le voile sur bien des décisions controversées à la Commission administrative des régimes de retraite, où un projet d'informatique est passé de 87 à 107 millions avec en prime plus d'un an de retard. «Un dépassement de 23%, ce n'est sûrement pas normal si le projet est évalué correctement», a soutenu M. Lachance. La semaine dernière, La Presse avait révélé les dérapages du dossier informatique de la CARRA, qui s'ajoutaient aux dépassements des coûts dans d'autres organismes, à la CSST, à la Curatelle publique ainsi qu'à Hydro-Québec.

 

Dans ses observations générales, qui forment le premier chapitre du rapport déposé hier, M. Lachance constate le laxisme dans l'attribution des contrats de moins de 100 000$ à la CARRA, une procédure qui n'est pas soumise à des appels d'offres détaillés. Pas moins de 51 contrats, pour 3,3 millions avaient été octroyés par cette méthode en 2008, dont 17 mandats décernés alors qu'une seule soumission avait été reçue par la CARRA.

Le vérificateur a demandé à l'organisme de «favoriser une saine concurrence» dans l'octroi de ces contrats et «de déterminer le cas échéant les raisons pour lesquelles il n'y a eu qu'un seul soumissionnaire», précise le rapport déposé hier à l'Assemblée nationale. Pour 10 autres contrats, il y avait eu deux soumissionnaires seulement. Pour 34 autres mandats, à 12 occasions, le plus bas soumissionnaire n'a pas été retenu.