Venu défendre la priorité qu'a fait de la famille son gouvernement depuis 2003, dans une garderie de Montréal, dimanche, le premier ministre Jean Charest a du même coup rassuré les couples infertiles qui attendent la mise en place de sa promesse électorale sur la fécondation in vitro.

Accompagné du ministre de la Famille et député de LaFontaine, Tony Tomassi, M. Charest a répété, dans le comté de son ministre, que la famille est au coeur des engagements de son gouvernement. La ministre du Développement durable et de l'Environnement, Line Beauchamp, et députée du comté voisin était également présente.

De passage à Montréal pour détailler des mesures sur les crédits d'impôts pour les frais de services de gardes présentées dans son budget, jeudi dernier, le premier ministre a par le fait même confirmé, en conférence de presse, l'arrivée d'un projet de loi consacré aux couples infertiles d'ici avril.

«C'est toujours l'engagement», a garanti M. Charest.

Comme promis au cours de la dernière campagne électorale, les deux premiers traitements de fécondation in vitro seront remboursés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

«Un projet de loi doit être déposé, parce qu'il faut aussi encadrer la pratique de ce type d'insémination. Ce n'est pas uniquement le fait de le reconnaître et de donner un appui financier, il faut aussi sur le plan professionnel encadrer la pratique et le travail fait par les cliniques», a expliqué le premier ministre.

«Tout cela est fait en fonction d'un échéancier qui était déjà prévu et que nous respectons», a-t-il certifié.

Par ailleurs, le premier ministre a accusé la chef du Parti québécois, Pauline Marois, d'être incohérente lorsqu'elle lui reproche de ne pas exiger le versement de 1 milliard $ en péréquation qu'Ottawa doit au Québec, suite aux changements apportés à la formule.

En réaction aux accusations faites par Mme Marois, vendredi, M. Charest a tenu à lui rappeler que «péréquation» n'est pas synonyme de «séparation».

«Comment Mme Marois peut-elle dire d'une part que ça prend plus de péréquation, quand d'autre part elle propose d'en avoir zéro (en se séparant du Canada)?», a-t-il affirmé.

Ce que souhaite le gouvernement provincial, a-t-il expliqué, c'est d'être consulté si des changements sont apportés à la formule de péréquation. L'enjeu avait mené à un accrochage entre M. Charest et son homologue fédéral Stephen Harper, en janvier dernier, lorsque ce dernier a modifié la formule.

Mais malheureusement pour M. Charest, le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, s'est de son côté montré frileux à se prononcer sur ce dossier, alors qu'il prononçait le discours de clôture du conseil général de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada (PLC) à Laval, quelques heures plus tôt. M. Ignatieff n'a pas voulu dire s'il remettrait au Québec la somme attendue.

Demeurant prudent dans sa réplique, puisqu'il n'avait pas entendu le discours du chef fédéral, M. Charest a simplement indiqué qu'il s'attendait à ce que M. Ignatieff agisse lui aussi en respectant ses partenaires au sein de la fédération et qu'il consulte les provinces.

«On s'attend à ce que le Parti libéral du Canada se prononce clairement sur ces questions-là. (...) On verra ce qu'ils auront à dire dans les prochains mois et à l'occasion d'une prochaine campagne électorale», a affirmé le premier ministre.