Le message inaugural du gouvernement, aujourd'hui, ne contient rien de neuf : on y reprendra les engagements électoraux du Parti libéral en campagne électorale, a expliqué la vice-première ministre Nathalie Normandeau.

Elle accrédite la lecture de Léger Marketing, qui constate une descente vertigineuse de la satisfaction de la population à l'endroit du gouvernement Charest. L'enquête observe que la satisfaction, qui était à 55 % en novembre dernier, juste avant les élections, a chuté à 38 % en mars. «Cela fait dix ans que je suis en politique et j'observe que les lunes de miel, ça n'a jamais duré très longtemps. En politique, cela ne dure jamais très longtemps. On va s'assurer de faire ce que nous avions dit que nous ferions en campagne électorale. On va annoncer le plan de match avec le discours inaugural», a soutenu Mme Normandeau. Pour elle, le gouvernement devra «s'assurer de plafonner les augmentations de dépenses dans chacun des ministères. Mais l'exercice doit préserver les services publics. Compte tenu des difficultés que rencontrent les ménages, il ne faut pas en rajouter. Il faut s'assurer que les services soient maintenus».

Arrivé avec une heure de retard à la réunion de ses députés, le premier ministre Charest a souligné que «tout sera économique» dans la session parlementaire qui débute aujourd'hui. «Le gouvernement a déjà pris une longueur d'avance. On va parler d'économie à court terme, moyen terme et long terme aussi. Le budget suivra», a-t-il dit.

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a réitéré sa position : pas question pour elle de témoigner à la commission parlementaire chargée de mettre en lumière les causes des pertes de 40 milliards $ de la Caisse de dépôt. Le président de la commission des finances publiques, Alain Paquet, a expliqué qu'il faudrait attendre la réunion de la fin de l'après midi pour savoir s'il y aura des audiences sur la Caisse de dépôt.

Raymond Bachand, responsable du développement économique, a salué l'intervention d'Henri-Paul Rousseau et à mis sur les épaules du Parti québécois la responsabilité du «dérapage» des négociations sur une commission parlementaire. Pour lui, le message de M. Rousseau touche surtout la nécessité de mieux encadrer la gestion du risque à la Caisse, ce qui a entraîné l'erreur des papiers commerciaux. Selon lui, Richard Guay, éphémère président de la Caisse, devrait venir s'expliquer. Le ministre Bachand a aussi cité son ancien patron, Pierre Marc Johnson, qui avait cautionné, lundi, la position du gouvernement Charest et dit comprendre l'absence de la ministre Jérôme-Forget de la commission parlementaire.

Le ministre de l'Agriculture, Laurent Lessard, fait observer que les entreprises de sa région éprouvent des difficultés. Des annonces d'aide ont été faites, mais «il faut que cela aboutisse dans les poches des entreprises», résume-t-il.