Québec veut voir naître une charte pour contrer les images corporelles déformées dans l'industrie de la mode et des médias.

Pour y parvenir, Québec crée un comité de travail d'une trentaine de personnes. Ce comité aura pour mandat de concevoir cette «charte d'engagement volontaire» et de proposer des moyens pour contrer les effets de ces images corporelles déformées.

La charte sera volontaire, non contraignante.

«L'engagement volontaire est infiniment plus puissant et plus efficace que la seule reconnaissance du problème», a défendu la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine Christine St-Pierre, qui a présenté le comité, mercredi, à l'occasion de la 16e Semaine de la mode à Montréal.

«Nous ne sommes pas à la recherche de coupables mais d'outils de prévention et de sensibilisation», a prévenu la ministre St-Pierre, au cours de sa rencontre avec la presse.

Le comité sera coprésidé par la journaliste de la télévision et de la radio Esther Bégin et par le Dr Howard Steiger, chef du programme des troubles de l'alimentation à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas.

Y siégeront également des représentants de l'industrie de la mode, de la vente, de la publicité, des médias et de la santé, notamment de l'ADISQ, de l'Association des agences de publicité, de l'Association des producteurs de films et de télévision, de l'Association des éditeurs de magazines, du Conseil québécois du commerce de détail, en plus de designers, d'agences et de manufacturiers.

«C'est sûr que ça peut paraître à petits pas, mais je pense qu'on est mieux d'y aller avec des petits pas que d'y aller avec une loi qui serait coercitive et, finalement, on n'aurait pas l'adhésion» du milieu de la mode, de la publicité et des médias, a fait valoir la ministre St-Pierre.

Les recommandations du comité sont attendues l'automne prochain.

La future charte s'adressera non seulement à l'industrie de la mode, mais aussi à celle de la publicité et des médias.

Réaction

En entrevue, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Michèle Asselin, s'est interrogée sur l'efficacité d'une telle charte qui soit volontaire plutôt que contraignante.

«Est-ce que l'auto-régulation sera suffisante? Je pose la question. J'aurais aimé une mesure plus énergique.»

La présidente de la Fédération des femmes y voit néanmoins «une bonne intention» qui mérite d'être soulignée.

Mme Asselin souligne que ces images de maigreur ont sans contredit un effet néfaste sur l'estime de soi des femmes, mais aussi les images de jeunesse éternelle qu'on voit dans les médias et celles de corps qui ont subi des chirurgies esthétiques, sans compter le sexisme dans les médias.

«La maigreur est certainement une bataille importante, mais pas la seule. C'est une réflexion globale qu'il faut avoir», a opiné Mme Asselin.