La crise économique peut servir de tremplin pour faire avancer la cause de la souveraineté, selon le nouveau président du Parti québécois (PQ), Jonathan Valois.

«Il faut profiter de ces événements-là pour encore plus porter le projet qui nous unit tous», a indiqué à La Presse Canadienne, M. Valois, jeudi, lors d'un entretien téléphonique, en prévision du conseil national du parti, qui se tient ce week-end à Québec.Car malgré «les périodes un peu troubles», comme celle que traverse le Québec, les souverainistes n'ont pas à se contenter de «parler de gouvernance provinciale», selon lui.

«Bien au contraire», ajoute l'ex-député péquiste de Joliette, qui a quitté la vie politique en 2007 et s'est retrouvé chez Fondaction, le fonds d'investissement de la CSN.

Son discours tranche avec celui que tenait le député de Rousseau, François Legault, qui déclarait au mois d'août que l'époque n'était pas à «l'ouverture pour la présentation d'un projet collectif». Il suggérait, dans ce contexte, de mettre en veilleuse l'option souverainiste, avant d'être rabroué par la chef, Pauline Marois.

Dimanche, au conseil national, M. Legault va animer un panel de discussion sur la crise économique, avec son collègue de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant. Deux experts ont été invités à se prononcer sur la question: Stéphane Paquin, professeur d'économie à l'Université de Sherbrooke, et Nicolas Marceau, professeur d'économie à l'UQAM.

Quant à elle, la chef du parti prononcera un discours samedi matin, puis un autre dimanche midi. Les discussions auront lieu à huis clos.

M. Valois, qui n'a eu aucun rival pour succéder à Monique Richard, après le désistement de Daniel Turp, deviendra officiellement président du PQ au cours du conseil national, qui donnera un nouvel exécutif au parti.

«Il n'y a pas de contexte socio-économique qui va faire que la souveraineté sera moins pertinente», selon M. Valois, qui devra maintenant s'atteler à la tâche de ranimer la flamme des Québécois nationalistes.

Un Québec devenu pays «serait mieux outillé» pour affronter la crise, parce qu'il aurait «vraiment deux mains sur le volant, et non pas une autre paire de mains qui vient d'Ottawa».

Dans la population, le taux d'appui à la souveraineté stagne autour de 40 pour cent dans les sondages.

Il dit vouloir transformer le «momentum» créé durant la dernière campagne électorale - qui s'est soldée par le retour des péquistes à l'opposition officielle - en «rayonnement très positif pour le PQ».

L'automne dernier, sous la gouverne de Pauline Marois, le parti avait fait une nouvelle tentative de mousser l'option souverainiste, en préparant un «manifeste», suivi d'un «argumentaire», deux documents aussitôt tombés dans l'oubli.

Cette fois, M. Valois refuse de dire quelle sera sa stratégie pour convaincre les Québécois des bienfaits de la souveraineté.

Mais il optera pour un dialogue constant avec les militants de la base, qui ont besoin d'autre chose que de «réponses toutes faites» ou «de se faire donner des documents déjà touts faits».

Il dit s'engager à «refaire de l'animation politique», en préférant poser des questions aux militants plutôt que proposer des réponses.

Quelque 500 personnes sont attendues à Québec ce week-end, pour le conseil national du parti qui réunira les 125 présidents de circonscriptions, sans compter des délégués de toutes les régions et les députés péquistes.