Le Parti québécois entretient des «liens» avec ceux qui ont fait «allusion à la violence» pour empêcher la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham, a accusé le premier ministre Jean Charest, mercredi.

Peu avant la séance hebdomadaire du conseil des ministres à Québec, M. Charest a condamné les écarts de langage et les «dérapages» qui ont conduit à l'abandon du projet de reconstitution du célèbre affrontement à l'été 2009.

Les événements des derniers jours constituent sans aucun doute «une fausse note» pour la société québécoise, a-t-il fait valoir.

«Ce que je trouve regrettable, c'est que des gens ont fait allusion à la violence», a dit M. Charest aux reporters, en référence aux propos parfois menaçants tenus par les opposants à la commémoration festive de la défaite des troupes de Montcalm aux mains de celles de Wolfe.

«On veut vivre dans une société où l'on peut avoir des discussions et des débats sans tomber dans le panneau des dérapages et des allusions à la violence», a poursuivi le premier ministre.

M. Charest n'a pas directement pointé du doigt les militants indépendantistes du Réseau de résistance du Québécois (RRQ) - les adversaires du projet les plus acharnés - mais il a fait remarquer que les individus à l'origine des «dérapages» avaient des accointances avec le Parti québécois.

«Posez la question à Mme Marois (au sujet) des liens qu'ils (sic) entretiennent avec ces mouvements-là», a-t-il laissé tomber.

En fin d'après-midi, le Parti québécois a vivement réagi aux sous-entendus de Jean Charest.

«Nous nous sommes toujours opposés à toute forme de violence ou d'appel à la violence. Il y a autant de liens entre le PQ et Patrick Bourgeois (du RRQ) qu'entre Jean Charest et Charles Guité (l'une des têtes d'affiche du scandale des commandites)», a répliqué le leader parlementaire péquiste, Stéphane Bédard.

Reste que l'abandon des célébrations concoctées par la Commission des champs de bataille nationaux - une agence fédérale - soulage le premier ministre du Québec.

Bien avant sa vis-à-vis du Parti québécois, le chef libéral s'était dissocié de la commémoration-spectacle qui devait marquer l'été prochain le 250e anniversaire de la bataille.

«La page est tournée», a soupiré M. Charest, mercredi.

La Commission des champs de bataille nationaux a annoncé mardi qu'elle annulait la reconstitution de la bataille à cause des risques pour la sécurité des participants.

La décision, qui a soulevé l'ire de la presse anglophone au Canada, a été saluée par les indépendantistes outrés qu'un organisme fédéral ait eu l'intention de célébrer la débandade de la colonie française.